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Abdelilah Benkirane, qui dit qu’il est là grâce à la volonté du peuple, n’hésite pas, chaque fois que l’occasion lui est donnée, à vanter les réalisations de son gouvernement en dépit du peu de temps de son existence. N’a-t-il pas augmenté les bourses des étudiants et publié les listes des prébendiers qui profitent des agréments d’exploitation des carrières de sable et ceux des transports ? N’est-ce pas un bilan probant? S’il a été obligé d’augmenter les prix des carburants, c’est finalement en faveur des couches laborieuses qui ont subi les retombées. Si on devait examiner de près tous ces «bienfaits», on se rendrait tout de suite compte que l’œuvre tant célébrée se résume à de la poudre aux yeux. Il n’y a rien de sérieux, voire de concret ! On sait ce qu’il est advenu des fameuses listes des prébendiers. Et l’augmentation des bourses d’étudiants ? Posez la question aux intéressés?
Quant à l’augmentation des prix de l’essence et du gazole, demandez aux pauvres ce qu’ils en ont récolté, sinon le renchérissement des produits de première nécessité à cause justement des répercussions sur les moyens de transport.
Et puis Abdelilah Benkirane et son parti majoritaire n’ont-ils pas mis sous le boisseau toutes les promesses de campagne, notamment l’embauche des diplômés chômeurs sous prétexte que la nouvelle Constitution est contre le recrutement direct ? Qu’en est-il alors des engagements du précédent gouvernement ? N’y a-t-il pas respect des décisions déjà prises ? Et la continuité du pouvoir, que devient-elle?
Abdelilah Benkirane et les ministres de sa mouvance se font fort de dire qu’ils n’ont pas été grisés par le pouvoir. Ils sont restés ce qu’ils étaient ! Pas de costumes de tailleurs de renommée, pas de villas de fonction ostentatoires, ni de voitures de luxe dernier cri. En somme, ils sont restés humbles. Est-ce à dire qu’il s’agit là d’arguments valables pour démontrer l’efficacité de l’Exécutif qui nous gouverne depuis une année?
Certes non ! Le pays a besoin d’un chef de gouvernement et de ministres qui agissent et non qui s’attachent à des signes et des gestes qui s’apparentent plus à de la démagogie. Les caisses de l’Etat sont presque vides, et le gouverneur de la Banque du Maroc n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme.
Qu’en sera-t-il prochainement des retraites de millions d’employés et de fonctionnaires devant la menace du tarissement des caisses de retraites ?
Le gouvernement se plaît à se féliciter d’avoir réussi une opération d’emprunt international. Le FMI, des banques et des organismes régionaux consentent également des prêts au Maroc. En dépit de la solvabilité du pays. Jusqu’à quand le Maroc continuera-t-il à vivre des aides des autres ?
Allons-nous continuer à gouverner avec la baraka ou en implorant Dieu afin de nous aider à surmonter les difficultés du «moment» ? L’heure n’est pas au langage populiste. Plus que jamais, le Maroc a besoin de responsables qui veillent à sa destinée d’autant que les temps sont durs. Les Marocains ont besoin donc d’un chef de gouvernement et de ministres qui s’attèlent aux vrais problèmes qui les étouffent de jour en jour, et non pas de ceux qui leur promettent l’éden dans l’au-delà!