Il est sans retenue au Parlement, s’en prend aux parlementaires, veut museler l’opposition et quitte, à peine commencée, une séance d’interpellation du chef de l’Exécutif, eh bien cherchez le père, comme dans tout épisode freudien. Benkirane père donnait une liberté absolue à l’enfant Abdelilah qui disait ce qu’il voulait et se comportait comme il l’entendait. On peut appeler ça enfant chahuteur. Adulte, Abdelilah Benkirane n’a pas changé. C’est lui-même qui l’admet. Il dit ce qu’il veut et en fait autant. L’enfant chahuteur qui n’a pas changé est à la tête de l’Exécutif. Il faut vraiment aimer se faire peur!
Ce sont là les confidences faites par le chef du gouvernement à un quotidien arabophone. Des confidences qui sont de salubrité publique. Il ne faut surtout pas minimiser ces épanchements de divan. On y apprend beaucoup. Fils de la quatrième épouse de Benkirane père, commerçant de son état, le petit Abdelilah aimait jeûner avant même qu’il n’en ait l’âge. Ça ne vous parle pas, ça en ces temps agités où dé-jeûneurs et monogames font alliance pour défendre les libertés.
C’est sûr. On ne le regardera plus de la même façon le chef du gouvernement. Parce qu’il est -comment dire- déroutant quand il revendique ses origines fassies même si, dit-il, il est né à Rabat. Et dire qu’il a failli être, à Dieu ne plaise, un administré de Hamid Chabat, le maire istiqlalien de Fès.