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Bassim Lhouari : Les joueurs ne sont pas considérés à leur juste valeur alors qu’en réalité, ce sont des rouages essentiels


Propos recueillis par Chady Chaabi
Mercredi 27 Novembre 2019

La semaine dernière restera à jamais gravée dans les annales du basket national.
La création de l’Association des joueurs
de basketball marocain (AJBBM) n’y est
pas étrangère. Cette entité qui compte
60 adhérents jusqu’à maintenant, tous
présents lors de l’assemblée constitutive à Fès, accepte d’accueillir tous les pratiquants quelle que soit leur division, quand bien même leur contrat a récemment touché à sa fin, en contrepartie d’une somme dérisoire. Si les procédures juridiques de création ne sont pas encore complétées mais touchent à leur fin, les combats à mener sont nombreux
et capitaux. Bassim Lhouari, président
de l’AJBBM, ex-international marocain
et actuellement pensionnaire du MAS, a bien voulu partager sa vision de l’avenir,
sans jamais botter en touche. 


Libé : Dans quelles circonstances avez-vous créé l’AJBBM?
Bassim Lhouari : La création est venue dans un contexte de crise. Le basket national et ses pratiquants se trouvent dans une situation de confusion. Une crise qui s’est accrue notamment après la démission du président de la commission provisoire, l’entité censée justement d’y trouver une solution, et l’arrêt de la pratique par le ministère de tutelle en avril dernier. En cause, selon le démissionnaire, un manque de coopération de la part des dirigeants de clubs.  Et depuis, on patiente en espérant une issue favorable à ce blocage. Sauf que jusqu’à présent, la situation est toujours la même et ceux qui en souffrent le plus sont les pratiquants. Donc, on a décidé de créer cette association pour faire entendre notre voix et défendre nos intérêts via un cadre réglementaire.
Quelles sont ses missions principales ?
La protection des droits des joueurs notamment en leur accordant la place qu’ils méritent. Les pratiquants ont toujours été perçus comme le maillon faible du basket national. Les joueurs ne sont pas considérés à leur juste valeur  alors qu’en réalité, ce sont des rouages essentiels. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain. D’ailleurs c’est notre ligne de conduite. L’association a vu le jour uniquement pour protéger les basketteurs et certainement pas pour rentrer en conflit avec X ou Y. Ainsi, notre voix doit compter dans la prise de décision, à l’instar de celle des institutions qui gèrent ce sport dans le pays. Nous envisageons également d’apporter notre soutien sous différents angles aux joueurs.
Concrètement, cela passera par quoi?
Au fur et à mesure que l’association se développera, nous essaierons d’apporter un soutien au niveau social dans le cas où des adhérents se retrouvent en difficulté. Des formations seront également organisées tout comme des conférences en présence de compétences étrangères dont les adhérents vont se nourrir pour développer les leurs.
Pourquoi ne pas avoir pensé à la création de cette association par le passé?
Je pense que nous, les joueurs, devons faire notre mea-culpa. Pendant longtemps, chacun d’entre nous était satisfait de ce qu’il avait. Un club et un salaire, même si souvent en milieu de saison, beaucoup de joueurs vivaient des problèmes avec les dirigeants. Mais le discours optimiste a toujours primé. Toutefois, depuis la suspension du championnat, la donne a changé. C’est un mal pour un bien. Cela nous a ouvert les yeux sur l’importance de faire entendre notre voix et défendre nos intérêts. Le contact nouveau et qui n’existait pas avant avec la presse en est la preuve.  
Quel est votre combat le plus urgent ?
Tout d’abord, et c’est le plus important à l’heure actuelle, c’est que le championnat reprenne ses droits, car depuis le mois d’avril dernier, il n’y a ni entraînement, ni rencontres disputées. Cette situation est dramatique d’autant plus que le basket est considéré comme le second sport national après le football. Ensuite, nous allons militer pour que les joueurs aient des contrats professionnels en bonne et due forme pour qu’ils ne soient plus des esclaves sous l’emprise des clubs et leurs dirigeants. Une fois la création juridique de l’association actée et acquise, nous allons contacter la fédération de tutelle pour dialoguer et trouver des solutions aux obstacles qui empêchent ce sport de se développer.  
 


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