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Le baromètre mondial de la corruption 2010 a été déterminé sur la base d'une enquête mondiale qui a concerné 91.500 personnes dans 86 pays, dont le Maroc.
L'enquête effectuée en terre marocaine auprès de 999 chefs de ménage dont 483 femmes -et dont les résultats ont été rendus publics hier jeudi 9 décembre au cours d'une conférence de presse de Transparency Maroc- confirme les principaux résultats des enquêtes précédentes relatives à la transparence et à la lutte contre la corruption. Une très grande majorité des personnes interrogées en situation de face à face est convaincue qu'il y a une stabilité dans la gravité de la corruption au Maroc et elles sont un peu plus de 79% à considérer que "la corruption a augmenté ou est restée la même au cours de ces trois dernières années" chez nous. "Ce qui devrait donner à réfléchir au gouvernement puisque les répondants estiment que la situation de la corruption stagne dans notre pays", commente Azzeddine Akesbi.
Cette enquête menée auprès de citoyens qui sont en relation avec le service public et exposés donc à la petite corruption révèle également que plus de 34% des ménages reconnaissent avoir payé un pot-de-vin au cours de ces 12 derniers mois pour dépasser un blocage administratif ou "accélérer les choses".
Dénoncer la protection coûte cher
Bonne nouvelle tout de même sur le front de la lutte contre la corruption : les citoyens marocains se disent prêts à agir pour combattre la corruption. Ils sont plus de 59% à penser que "les gens ordinaires peuvent faire la différence dans la lutte contre la corruption". Les activistes de Transparency Maroc s'en félicitent : un potentiel de mobilisation et d'implication existe bel et bien pour peu que de vraies stratégies anti-corruption soient mises en œuvre.
Il reste enfin qu'il y a lieu de mettre un bémol à cette mobilisation sur le chemin de la transparence. Près de 38% des Marocains ne sont pas prêts du tout à dénoncer par contre un acte de corruption. Ce qui pose l'épineux problème de la nécessaire protection des dénonciateurs de la corruption, un mécanisme pas prêt d'être mis en place au Maroc. "Des personnes ont des dossiers ficelés d'actes de corruption dans les administrations. Mais elles refusent de les livrer par peur de représailles. Tant que les dénonciateurs de la corruption ne bénéficient pas de protection juridique, la corruption aura encore de beaux jours devant elle!" s'exclame ce dirigeant de Transparency Maroc.
Et c'est justement à un dénonciateur de la corruption, Chakib El Khyari, que TM a décerné son tout premier prix de l'intégrité, choisi à l'unanimité par un jury composé de Khadija Ryadi, Amina Bouayach, Abderrahim Jamaï et Driss Ksikess. S'il a été condamné à trois ans de prison- une peine qu'il purge actuellement à la prison de Meknès- pour "insultes aux institutions publiques et infraction à la législation des changes", Chakib El Khyari a surtout été privé de liberté pour avoir dénoncé la corruption dans le Nord du pays.
Et en cette Journée mondiale de lutte contre la corruption, le conseil national de Transparency Maroc a enfin décidé d'accorder un prix honorifique à l'avocat Abderrahim Berrada "en reconnaissance de son combat pour la transparence, la justice et l'Etat de droit".