Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Avec tous ces incidents qui se succèdent et qui sont attribués à des personnes souffrant de déficience mentale

La responsabilité des uns et des autres


Hassan Bentaleb
Mercredi 4 Septembre 2019

Une personne atteinte de maladie mentale a agressé physiquement mardi dernier des touristes à Agadir. Une autre s’est attaquée à une agence bancaire le 31 août dernier à Casablanca. Une journée auparavant, une troisième a expulsé des membres de sa famille de leur maison à Marrakech et elle les a menacés d’y mettre le feu.  D’autres actes d’agression, de tentatives de suicide ou d’attaque commis par des personnes souffrant de troubles psychiatriques ont été enregistrés au cours de cet été dans différentes localités.  
Comment peut-on expliquer cette situation ? « C’est le manque de sensibilisation auprès de la population concernée ainsi qu’auprès de leurs proches qui ignorent souvent que l’arrêt du traitement est la principale cause de ces actes», nous a expliqué Lydia Hanaa Faris, présidente de l’Association Ruban d’espoir dont l’objectif est de changer le regard porté par la société marocaine sur la maladie psychiatrique et de mieux prendre en charge ces troubles qui sont beaucoup plus répandus qu’on ne le pense. Et d’ajouter : « En fait, ces personnes commettent souvent leurs actes  en étant dans un état de délire ».
Notre source nous a indiqué que la multiplication des cas imputés à des personnes atteintes de maladies mentales ne signifie pas, pour autant, la progression de ce genre de maladies dans notre pays, mais plutôt la hausse du nombre de consultations et de déclarations auprès des médecins spécialisés. « La population ne croit plus aux méthodes traditionnelles (visite des marabouts,  sorcellerie…). Elle est davantage consciente de la nécessité de consulter un médecin », nous a-t-elle révélé.         
Mais, ces personnes ne constituent-elles pas de vraie menace pour la sécurité de la société ou pour elles-mêmes ? « Nous n’avons pas une réponse définitive et tranchée.  Tout dépend du type de  maladie et d’autres facteurs. Mais en règle générale, les personnes souffrant de troubles mentaux  qui suivent assidûment leur traitement sont souvent des personnes stables et ne représentent pas un danger pour elles-mêmes ou pour autrui», nous a répondu Lydia Hanaa Faris. Et de préciser : « Ceci d’autant plus que la réinsertion socioprofessionnelle de ces personnes est possible. Elles sont malades mais stabilisées ».  
Pourtant, elle estime que la question des maladies mentales au Maroc est des plus compliquées vu les déficits au niveau des infrastructures et des ressources humaines. Selon des chiffres émanant de l’Association Ruban d’espoir, le Royaume dispose aujourd’hui de 34 structures psychiatriques et addictologiques réparties sur ses différents réseaux hospitaliers. En effet, on compte 5 hôpitaux psychiatriques universitaires d’une capacité litière de 670 lits au total, 6 hôpitaux psychiatriques publics avec 671 lits, 23 services psychiatriques intégrés dans les hôpitaux généraux avec 795 lits au total, 3 services universitaires d’addictologie et 48 lits prévus à cet effet.  Il y a également une seule clinique privée avec une capacité de 23 places ainsi que différentes structures sans hébergement (3 structures intermédiaires en santé mentale, et un centre de jour de prise en charge de troubles cognitifs). 
Les mêmes chiffres indiquent que pour toute la population marocaine, il n’existe que 350 psychiatres au total et l’activité du secteur privé demeure concentrée en milieu urbain et s’intéresse uniquement aux soins curatifs en cabinets. La plupart des psychiatres sont installés dans les grandes villes du Maroc, surtout au niveau de Casablanca et de Rabat. Quant au secteur public, il ne compte que 116 psychiatres, 683 infirmiers spécialisés, 30 médecins résidents en psychiatrie, 14 psychologues et 4 assistantes sociales. 
« En tant qu’association, nous ne pouvons rien changer à cette réalité vu l’énormité des besoins et des attentes. Mais, nous tentons au moins de rendre cette réalité moins ardue et plus humaine  dans les unités de traitement» conclut Lydia Hanaa Faris.  


Lu 1758 fois


1.Posté par Rabha Samlali le 06/09/2019 15:01 (depuis mobile)
Ce n est pas les plus dangereux qu en trouve dans les hôpitaux psy, au contraire les plus dangereux se trouvent à l extérieure on la visualise très bien, je peux en témoigner car je travailles depuis janvier 2001 dans un foyer occpationel des personn

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | High-tech | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP











Flux RSS
p