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Avancées remarquables des rebelles : Damas organise des milices pour suppléer l'armée


AFP
Mercredi 28 Novembre 2012

Avancées remarquables des rebelles : Damas organise des milices pour suppléer l'armée
Les rebelles grignotent inexorablement du terrain dans le nord et l'est de la Syrie, face au régime qui compte sur son armée renforcée par des milices pour gagner la bataille vitale de Damas, estiment des experts
Contrairement aux rebelles qui peuvent recruter dans le large vivier sunnite --plus de 70% des Syriens--, l'armée doit composer avec "un recrutement de soldats limités et des restrictions (de mouvements et d'approvisionnement) dues à l'état de guerre", note Aram Nerguizian, expert militaire auprès du Centre d'études stratégiques et internationales à Washington.
Pour éviter d'aggraver leurs pertes déjà considérables, avec plus de 10.000 soldats tués et au moins le double de blessés, l'armée préfère "multiplier les raids aériens et surtout le pilonnage par l'artillerie", selon cet expert.
L'armée, formée à la guerre conventionnelle, n'a d'ailleurs quasiment jamais reconquis les quartiers et localités perdus après des combats de rue. Elle se contente d'encercler et de bombarder les territoires rebelles, sans y pénétrer.
Faute de disposer d'assez de troupes, "le régime travaille à renforcer l'organisation des alaouites (la minorité religieuse dont est issu le clan Assad), des milices de quartiers et des chabbihas", les hommes de main du pouvoir, explique M. Nerguizian.
Phénomène récent, "l'armée a fait appel aux réservistes dans les régions alaouites pour tenter d'éviter le risque de nouvelles défections", affirme Barah Mikaïl, chercheur à l'Institut de géopolitique espagnol FRIDE. Quant aux chabbihas, "redoutables et très violents, ils jouent un rôle paramilitaire. Ils ont plutôt vocation à terroriser la population pour la dissuader de se soulever", précise ce spécialiste du Moyen-Orient. "Pour des raisons logistiques et communautaires, ce sont souvent les mêmes bataillons qui ont été mis à contribution et déplacés d'un coin à l'autre du pays depuis mars 2011", note Karim Bitar, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
"Le moral des troupes s'en ressent forcément, d'autant plus qu'ils perçoivent bien le fait que le régime est de plus en plus isolé", ajoute M. Bitar. Il s'agirait en fait de 120.000 hommes aguerris et des conscrits obligés de rester après avoir fini leur service militaire, selon des experts militaires européens. Compte tenu de la difficulté de renouveler ces troupes, "il semble que l'armée ait choisi de tenir le terrain dans le nord autant que possible, mais d'accepter des retraits stratégiques quand cela est nécessaire", affirme M. Nerguizian.
Les rebelles ont ainsi récemment coupé l'accès à Alep depuis le nord-est et ont pris le contrôle d'une importante zone au sud de Deir Ezzor, à la lisière de l'Irak.
Mais l'armée garde la mainmise sur les importants centres urbains, son objectif essentiel, selon une source de sécurité.
En plus des villes, le régime défend pied à pied la "Syrie utile", soit une bande ouest reliant le sud au nord-ouest alaouite, en passant par la région de Damas. Dans cette dernière zone, l'objectif est de prendre le contrôle total de la capitale et d'un rayon de huit kilomètres autour, pour pouvoir négocier le moment venu, selon cette même source.
Cependant, "s'il sent la débandade proche, le régime pourrait se transformer en milice et ce sera le début d'un processus de désintégration de la Syrie, qui d'ailleurs ressemble de plus en plus au Liban des années 1970 et 1980", lors de la guerre civile, note M. Bitar.
"On retrouve à Damas l'atmosphère et les prémices de la bataille d'Alep. La bataille de Damas sera probablement encore plus meurtrière et pourrait changer les règles du jeu. Ce sera une bataille véritablement existentielle pour le régime et les combats existentiels sont propices à toutes les folies et à tous les dérapages", prévient-il.
"Si les rebelles parviennent à réaliser de véritables avancées autour de la capitale, ce sera le début de la fin pour Assad, mais le régime n'a sûrement pas dit son dernier mot et les semaines qui viennent seront celles de tous les périls", ajoute-t-il.


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