Il se trouve qu’aujourd’hui, il y a une sorte d’idéologie passive qui enveloppe l’actuelle échéance électorale. Une sorte de fatalisme plane sur l’ensemble du processus démocratique en cours. Certains professionnels du nihilisme trouvent un malin plaisir à fournir un argumentaire à ceux qui ont renoncé à leur devoir citoyen et affichent en lettres noires sur leur vitrine une grosse annonce « no futur ». Sous prétexte que les jeux sont déjà faits, que ce sont les mêmes qu’on va reprendre, que les dés sont pipés…un défaitisme qui prend des proportions de plus en plus flagrantes car il se nourrit d’éléments puisés hélas dans la pratique démocratique elle-même.
Circonstances aggravantes dans le cas marocain, la démocratie idée neuve mais déjà entachée de signes d’usure : comment vendre alors un produit pour un public désabusé…excusez-moi de dire que c’est un dilemme aussi vieux que la démocratie elle-même. L’actuel processus de construction démocratique n’a rien d’inédit. Les autres pays le vivent à leur manière et la réponse est la même sous tous les cieux : l’issue démocratique est toujours le résultat d’une mobilisation des démocrates…C’est la leçon d’hier, d’aujourd’hui et de demain. La démocratie est un engagement permanent. C’est la valeur matrice de notre campagne actuelle pour les élections communales. Certes, il s’agit bel et bien d’un scrutin local aux enjeux limités et déterminés dans le temps et dans l’espace. Néanmoins, la finalité est de nature stratégique : en récupérant sa carte d’électeur, en allant voter le 12 juin…le citoyen place son geste dans une perspective; il participe à la mise en place d’un chemin de fer pour le processus démocratique. Le train arrivera à l’heure, aura du retard…mais la voie est tracée. Et ce n’est pas la moindre des victoires!