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Au moins 31 morts dans un attentat anti-électoral à Kaboul


Libé
Lundi 23 Avril 2018

Au moins 31 civils ont été tués et 54 blessés dimanche à Kaboul dans un attentat-suicide visant un centre d’enregistrement pour les élections législatives, selon le ministère afghan de la Santé, attaque qui confirme les risques de violences occasionnés par le scrutin prévu en octobre.
Un kamikaze s’est fait exploser parmi la foule, à l’entrée du centre où les électeurs récupèrent leur pièce d’identité avant de s’inscrire sur les registres électoraux.
“Nous savons maintenant que le gouvernement est incapable de nous protéger”, hurle un homme, Akbar, face au désastre, insultant crûment le président Ashraf Ghani, avant d’être coupé par la télévision (privée) Tolo News.
“Mort au gouvernement”, “Mort aux talibans”, crie la foule autour de lui, désignant les papiers et photos d’identité ensanglantés éparpillés sur le sol.
Cependant les talibans ont fait savoir via leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, que “nos Moudjahidines n’ont rien à voir avec l’attaque d’aujourd’hui”, rejetant implicitement la responsabilité sur le groupe Etat islamique (EI).
L’attentat - qui n’a pas encore été revendiqué - s’est produit en début de matinée dans un quartier majoritairement chiite de l’ouest de la capitale, Dasht-e-Barchi, or l’EI s’en prend régulièrement à la minorité chiite depuis 2016.
“Les gens étaient rassemblés pour récupérer leur tazkira (carte d’identité), l’explosion s’est produite à l’entrée. C’était un kamikaze”, a déclaré le chef de la police de Kaboul, Dawood Amin.
Selon le porte-parole du ministère de la Santé Wahid Majrooh, le dernier bilan - qui ne cesse d’augmenter - s’établit à “31 morts et 54 blessés”.
Le porte-parole de l’Intérieur Najib Danish s’en tient à “10 morts et 56 blessés”, ajoutant que “le bilan est susceptible de s’alourdir”. Il a précisé que “le kamikaze est arrivé à pied et a déclenché sa charge au milieu de la foule”.
A voir les dégâts importants, la charge était de forte puissance et a projeté des débris dans un large rayon. Des flaques de sang et de nombreux corps à terre étaient clairement visibles, ainsi que des véhicules carbonisés et un immeuble de deux étages, partiellement détruit.
A l’hôpital, un blessé pleure et sanglote: “O Dieu, châtie l’assaillant, qu’il soit maudit. Où sont mes filles, j’ai perdu mes filles!”.
Il s’agit du premier attentat à Kaboul contre un centre préparant les listes électorales en vue des législatives du 20 octobre, depuis le début des inscriptions le 14 avril. Mais deux autres centres d’inscriptions ont été pris pour cible en province au cours de la semaine écoulée.
Vendredi, une roquette en a frappé un dans la province de Badghis (nord), faisant un mort et un blessé parmi les policiers qui le gardaient, selon le vice-gouverneur provincial, Faiz Mohammad Moizada joint par l’AFP qui a accusé les talibans.
Mardi, trois employés de la commission électorale (IEC) et deux policiers avaient été enlevés dans la province de Ghor (centre) et libérés 48 heures plus tard après intervention des anciens.
Là encore les responsables locaux avaient accusé les talibans.
Violence et attentats sont les principaux obstacles au bon déroulement des élections, admet la Commission électorale indépendante (IEC) qui a ouvert les centres d’inscriptions dans les écoles et les mosquées principalement. Tous gardés par des policiers qui fouillent les électeurs à l’entrée.
“Bien sûr, l’insécurité est notre premier défi et notre inquiétude majeure, surtout dans les campagnes”, a avoué à l’AFP le président de l’IEC, le Dr Abdul Baie Sayad, lui-même menacé.
Ces législatives sont les premières depuis 2010 et ce scrutin, le premier depuis la présidentielle de 2014.
Beaucoup d’Afghans souhaitent se débarrasser d’un Parlement (249 députés) jugé paresseux et corrompu, dont le mandat a expiré depuis trois ans. Mais ils redoutent plus encore un scrutin pour rien, confisqué par la fraude et qui les exposera à un regain de violence.
Face à l’enthousiasme mesuré de ses compatriotes, le président Ghani a ordonné jeudi aux gouverneurs des 34 provinces d’accélérer le processus d’enregistrement.
Il a aussi ordonné aux fonctionnaires de s’inscrire avec leurs familles, et aux mollahs de sensibiliser la population.
Le dernier attentat contre la capitale afghane, le mois dernier Premier jour du nouvel an perse, avait fait plus d’une trentaine de morts et au moins 70 blessés.
L’EI avait revendiqué l’opération commise par un kamikaze à pied.

Brèves

BAS-
Téhéran met en garde contre les accords signés avec Trump

L’Iran reprendra “vigoureusement” l’enrichissement d’uranium si Washington rompt l’accord sur le nucléaire iranien comme le président Donald Trump menace de le faire, a mis en garde samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif.
Le ministre a déclaré à des journalistes à New York que l’Iran ne cherchait pas à se doter de la bombe nucléaire, mais que la réponse “probable” de Téhéran à un retrait américain serait une reprise de la production d’uranium enrichi, un élément clé dans la fabrication de l’arme atomique.
“L’Amérique n’aurait jamais dû craindre que l’Iran produise une bombe nucléaire, mais nous poursuivrons vigoureusement notre enrichissement” d’uranium”, a-t-il dit, “si le président Trump se retire officiellement de l’accord” nucléaire.
Donald Trump a posé la date du 12 mai comme ultimatum à ses alliés européens pour qu’ils s’entendent avec l’Iran afin de “remédier aux terribles lacunes” du texte de l’accord.
A cette date, s’ils n’ont pas trouvé le moyen de durcir l’accord signé en 2015 par les grandes puissances avec l’Iran pour l’empêcher de se doter de la bombe, le président américain, qui le juge trop laxiste, menace de rétablir les sanctions contre Téhéran et de se retirer du texte.
M. Trump réclame davantage d’inspections et, surtout, la suppression des limitations dans le temps imposées à Téhéran sur son activité nucléaire, censées expirer en 2025 et 2030.
Les commentaires du chef de la diplomatie iranienne marquent un nouvel épisode dans l’escalade de la rhétorique sur ce dossier, le président iranien Hassan Rouhani ayant affirmé il y a deux semaines que les Etats-Unis allaient “regretter” un éventuel retrait de l’accord et que l’Iran réagirait “en une semaine”, dans une telle situation.
Le sort de l’accord sur le nucléaire iranien sera un des points clés de la visite du président français Emmanuel Macron aux Etats-Unis à partir de lundi, suivie vendredi de la chancelière allemande Angela Merkel.
Le ministre iranien a dit que les dirigeants européens devaient faire pression sur Donald Trump pour qu’il maintienne l’accord si les Etats-Unis “entendent conserver leur crédibilité au sein de la communauté internationale” et le respecter “plutôt que d’exiger davantage” de conditions.
“Essayer d’apaiser le président, je pense, serait un exercice futile”, a-t-il estimé.
Si les Etats-Unis enterrent l’accord, il est “fort improbable” que l’Iran continue de le respecter avec les autres signataires, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie, a dit le chef de la diplomatie iranienne.
“Pour l’Iran, il est important de recevoir les bénéfices de l’accord et en aucun cas l’Iran acceptera de l’appliquer unilatéralement”.
M. Zarif a encore assuré, sans autre précision, que son pays allait adopter des “mesures drastiques”.






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