De plus en plus de festivités pour célébrer Yennayer, jour de l’an amazigh. Au Maroc, comme à l’étranger, les Amazighs en particulier et les démocrates maghrébins en général ne ratent pas l’occasion d’afficher cet engouement pour la diversité, la pluralité et le vivre ensemble. La célébration de l’année 2964 est une nouvelle opportunité pour le confirmer.
De Lille en France, à Barcelone en Espagne, de Boston à Tizi Ouzzou, de Noord en Hollande à Zagora au sud-est du Maroc et de Bruxelles en Belgique à Skoura en Tunisie… la carte des célébrations de la fin d’année amazighe s’élargit au fil des années. Et aux côtés des soirées artistiques, l’heure est au débat aussi.
«C’est une célébration qui revêt des significations majeures, en l’occurrence la réhabilitation d’une civilisation, d’une culture et d’un droit de vivre pleinement sa liberté d’expression culturelle», commente Ahmed Arehmouch, président du Réseau amazigh pour la citoyenneté (AZETTA). Les Amazighs veulent ainsi perpétuer l’histoire et la tradition. La consécration officielle devrait être suivie de mesures concrètes.
Mais, cette fois-ci, la prise de conscience gagne non seulement les associations amazighes, mais également d’autres structures associatives qui n’ont pas nécessairement cette plateforme de travail. Il faut dire que la question amazighe gagnerait de plus en plus, en étant traitée comme une question de démocratie. «Nous travaillons sur toutes les facettes du développement humain, et nous estimons que l’amazighité relève de ces dimensions qui doivent être prises en considération, étant donné l’importance de l’émancipation culturelle pour le développement des êtres humains et des collectivités, d’où notre célébration de Byannou», fait remarquer Abdellah Boularbah, membre de l’Association ADRAR-Tahla.
Yennayer, Byannou, babiyyanu, bu-ini… autant d’appellations pour marquer ces festivités organisées en fin d’année selon le calendrier amazigh. Une centaine de célébrations auront lieu publiquement au Maroc et à l’étranger, à l’initiative de structures associatives. Cette année, le leitmotiv n’est autre que la réclamation d’ériger le 13 janvier de chaque année en fête nationale et jour férié. La jeunesse du Réseau amazigh pour la citoyenneté (AZETTA) vient de lancer une pétition dans ce sens. «Nous réclamons qu’un jour férié soit décrété le 13 janvier de chaque année, afin qu’une composante du pays se sente réhabilitée dans ses droits historiques, et l’on rétablira, pratiquement, le slogan qui fait que l’amazigh est la culture de tous les Marocains», souligne Youssef Lakhdar, membre de la Fédération des associations amazighes au Maroc.