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Arancha González Laya en bouc émissaire ?

Responsable certes, la ministre espagnole des affaires étrangères mais sûrement pas seule


Libé
Dimanche 26 Septembre 2021

Arancha González Laya en bouc émissaire ?
A mesure que l’enquête judiciaire en Espagne avance sur l’affaire Brahim Ghali, le chef des milices du Polisario, d’autres questions y afférentes restent encore en suspens à propos des personnes ou des institutions impliquées dans cette affaire à l’origine d’une crise diplomatique entre Rabat et Madrid.

Il y a quelques jours, un juge d'instruction du tribunal de Saragosse (nord-est), a décidé de convoquer l'ex-ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya pour l'auditionner dans le cadre de l'enquête judiciaire sur « Ghaligate ». L’étau semble se resserrer autour de l’ex-ministre des Affaires étrangères. Des médias espagnols ont, pourtant, soulevé plusieurs questions quant à la responsabilité d’Arancha González Laya, toute seule, dans cette affaire.

En effet, le quotidien espagnol, La Razon (La Raison), a souligné qu’«il est difficile de comprendre que l'ancienne cheffe de la diplomatie espagnole ait pris, à elle seule, une décision d'une telle envergure pouvant avoir des conséquences sur les relations bilatérales avec le Maroc, avant de préciser, dans un article mis en ligne dimanche 26 septembre, que l’ex-ministre n’est qu’«un bouc émissaire, selon des sources ». «La vérité est que malgré le grave conflit avec le Maroc, Laya n'a jamais compris son départ de l'exécutif et que même le président (Pedro Sanchez) ne l'ait pas appelée personnellement pour lui communiquer la destitution. Alors que d’aucuns préviennent que Laya peut «tout donner» dans sa déclaration devant le juge, d'autres écartent cette éventualité, puisque son propre chef de cabinet, Camilo Villarino, a affirmé avoir reçu des ordres de la ministre elle-même. Mais quelqu'un de plus haut placé les lui a-t-il donnés ? C'est la grande question qui circule dans les milieux gouvernementaux», a écrit La Razon. L’éditorial d’un autre journal espagnol, en l’occurrence ABC (mis en ligne samedi 25 septembre), est sur la même longueur d’onde. Selon ce quotidien, « La Moncloa (siège officiel du gouvernement espganol) veut que l’ex-ministre des Affaires étrangères soit le pare-feu où s'arrêtent les éventuelles responsabilités pénales pour des actes que le juge qualifie de délits de recel, de prévarication et de falsification de documents». Ce même quotidien a souligné que les enquêtes du juge d’instruction du tribunal de Saragosse se sont focalisées sur l’ancienne ministre des Affaires étrangères et ses proches collaborateurs, notamment son chef de cabinet.

«Mais une certaine logique politique laisse penser qu’une décision aussi importante comme celle autorisant l'entrée d’une façon illégale du chef du Polisario qui avait une affaire pendante devant la justice, n'a pas été prise uniquement par González Laya et son équipe», a martelé ABC dans son éditorial, avant de souligner que le ministère de la Défense est impliqué dans l’affaire, puisque de hauts gradés de l’Armée de l’air étaient au fait de l’entrée de Ghali en Espagne sous une fausse identité.

«La même logique permet de supposer que, pour assurer la clandestinité avec laquelle il est entré en Espagne, Brahim Ghali aurait bénéficié d’un déploiement de sécurité sur le chemin le menant de Saragosse à l'hôpital de Logroño, où il a été soigné. Et cela pointe du doigt le ministère de l'Intérieur et son chef, Fernando Grande-Marlaska», a précisé ABC.

En tout état de cause, il faut attendre la déclaration de l’ex-ministre des Affaires étrangères devant le juge chargé de l’affaire de Brahim Ghali pour en savoir plus sur les responsables qui ont facilité l’entrée en Espagne du chef des milices du Polisario clandestinement avec de faux papiers et comprendre pourquoi il a été exempté du contrôle de son passeport lors de son arrivée à bord d’un avion médicalisé de la présidence algérienne.

Mourad Tabet


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