Les dernières augmentations des prix de certains produits laitiers continuent de faire des mécontents. La Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), qui s’inquiète des dernières hausses, vient de lancer un appel aux Marocains pour boycotter les produits du premier opérateur du pays, lequel a décidé, samedi dernier, d’augmenter le prix de certains produits laitiers, à savoir «Danone», «Assiri» et «Jabli».
Dans une déclaration à Libé, Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, n’a pas mâché ses mots. « Nous lançons un appel à la population marocaine pour le boycott des produits laitiers de cette société, laquelle est, pour nous, l’instigatrice de toutes les augmentations des prix qu’il y a au Maroc », souligne le président. « Nous considérons que c’est là une procédure anti-citoyenne qui ne trouve malheureusement aucune réaction de la part du gouvernement Benkirane», estime Bouazza Kherrati, qui rappelle que « déjà l’année dernière, cet opérateur des produits laitiers avait augmenté le prix du lait. Mais l’Exécutif n’avait rien fait ». Pourtant, a-t-il précisé, « tous les sous-produits laitiers fabriqués par cette société utilisent le sucre qui est un produit subventionné par l’Etat ». Le président, qui dénonce l’absence de réaction du gouvernement Benkirane aux dernières hausses des prix a poursuivi: «A quelques semaines seulement du mois sacré de Ramadan, période où les produits laitiers sont très demandés par les jeûneurs, cette société vient avec cette décision d’alourdir encore plus les charges des citoyens». Notre interlocuteur, qui s’inquiète également des prochaines augmentations, à savoir celles des tarifs des tickets de bus annoncées, il y a quelques jours, par le président de l’Association des propriétaires des bus au Maroc, a fait savoir que « la Fédération a adressé plusieurs lettres à Abdelillah Benkirane dans lesquelles elle lui demande d’assumer ses responsabilités en tant que chef de l’Exécutif et d’intervenir pour qu’il n’y ait pas cette nouvelle hausse ». Car, insiste-t-il, « il y a un risque d’instabilité dans le pays. Puisque c’est là une autre augmentation qui va s’ajouter aux charges des citoyens, lesquels s’en finissent pas avec les hausses des prix des produits alimentaires, depuis maintenant plus de deux ans».