Alger en pleine hystérie


Mourad Tabet
Mardi 9 Novembre 2021

Faire feu de tout bois, histoire de sauver la face

Après les revers diplomatiques successifs essuyés par le régime militaire politique algérien surtout dans l’affaire du Sahara marocain, Alger a organisé une conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires. «Les défis qui se posent à nous sont plus graves dans le contexte des crises multidimensionnelles que connaît notre région et des foyers de tension dans plusieurs Etats voisins, notamment au Sahara avec la reprise des hostilités militaires armées entre le Front polisario et les forces marocaines », a souligné, d’emblée, le président algérien, Abdelmajid Tebboune, dans une allocution à cette occasion. « Il est également impératif de coopérer avec les Etats qui partagent nos points de vue et nos positions au sujet du renforcement du rôle de l’ONU pour l’amener à s’acquitter de ses responsabilités, notamment envers les peuples palestinien etsahraoui», a faitsavoir le président algérien. Et de réitérer : «Notre lecture du contexte international dans lequel évolue notre diplomatie ne saurait être exhaustive sans évoquer les menaces directes visant à affaiblir l'Algérie, par le biais d'une guerre de quatrième génération dansle cadre d'un vaste plan ciblant, au-delà de l'Algérie, l'Afrique et le Moyen-Orient ». Mais ce qui attire l’attention, c’est la présence, lors de l’ouverture de cette conférence, de Said Chengriha, qualifié d’homme fort d’Alger par une chaîne de télévision publique allemande, alors que sa qualité en tant que chef de l’étatmajor de l’ANP ne lui permet pas d’y prendre part. Dans une déclaration à Libé, Moussaoui Ajlaoui, expert associé à Ames-Center, a fait la liaison entre la tenue de cette conférence et les débâcles diplomatiques encaissées par le régime algérien surtout dans l’affaire du Sahara marocain. « Depuis des semaines, on assiste à une grande mobilisation dans l'armée et de l'opinion publique par l’instrumentalisation de la presse et maintenant le régime algérien mobilise ses ambassadeurs pour intensifier la guerre diplomatique contre le Maroc », a expliqué Moussaoui Ajlaoui. « Il y a un fort soutien international pour une solution politique à la question du Sahara marocain, comme le soulignent toutes les résolutions du Conseil de sécurité y afférentes; et il y a l'ouverture de plusieurs consulats au Sahara et le soutien important des pays du Golfe et des pays islamiques au Maroc et à sa souveraineté sur les provinces sahariennes. Tout cela confirme l'échec lamentable de la diplomatie algérienne et, partant, explique la campagne rageuse d’Alger envers le Royaume», a affirmé Moussaoui Ajlaoui. Et d’ajouter : « Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait déjà été expulsé de ce poste en juin 2017 après avoir échoué à contrecarrer le retour du Maroc à l'Union africaine, et avait été remplacé par Abdelkader Messahel. Non seulement il n'a réussi aucune action diplomatique, mais en plusil a été responsable de plusieurs désastres diplomatiques. Par exemple, quand il était membre du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, il a été l’un des responsables de la séparation du Sud-Soudan du Nord en 2011 ». Outre l’offensive diplomatique algérienne qui se profile à l’horizon, les caciques du régime algérien entendent mener « une guerre d'usure contre le Maroc. Il va peut-être reproduire le modèle yéménite, même s'il y a une différence entre les deux cas. Le régime va armer le polisario en lui fournissant des équipements militaires pouvant atteindre le mur de défense, et ce, afin de créer un saut qualitatif dans la guerre contre le Royaume. Car, jusqu’à présent, la guerre supposée que mènerait le polisario contre le Maroc est totalement fictive », a affirmé Moussaoui Ajlaoui, tout en indiquant que cette guerre « par procuration » a commencé depuis novembre 2020, lorsque le polisario a annoncé la rupture de l'accord de cessez-le-feu contracté auparavant. Mais ce qui est pire pour ce spécialiste des affaires africaines, c’est qu’il y a un scénario qui se prépare en Algérie, selon lequel Said Chengriha entend placer Ramtane Lamamra à la tête de la république et nommer Ismail Charki (qui était représentant de l’Algérie au CPS) au poste de ministre des Affaires étrangères, pendant que lui, Shangriha, se maintient à son poste, ce qui explique le limogeage, ce lundi 08 novembre 2021, du général-major Mohamed Kaidi, qui était le candidat favori pour accéder à la tête de l’ANP. « Avec ces trois personnages (Lamamra, Charki, Chengriha), un trio franchement hostile au Maroc à la tête de l’Etat algérien, ce dernier fera bloc contre toutes les voix appelant à l'ouverture d'une nouvelle page avec le Maroc », a conclu Moussaoui Ajlaoui. 


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