Les téléspectateurs ont rendez-vous avec «Qadaya oua ara’a», le très soporifique débat qu’anime notre confrère Abderrahmane Adaoui. Les rares accros se préparent donc à regarder l’émission comme on regarde veaux, vaches et prés à travers la fenêtre d’un train à grande vitesse. C'est-à-dire sans conviction excessive. Un brin d’espoir pointe quand même chez ceux qui ont l’optimisme hardi, presque fou. Ce soir, chez Abderrahmane Adaoui on parlera sûrement des maires et des présidents de régions qui viennent d’être élus ces dernières 48 heures. Les invités de l’émission donneront sûrement des grilles de lecture, des éléments d’explication, des pistes d’analyse pour tenter de rendre lisible ce scrutin. Ceux et celles qui comptent sur Al Oula pour comprendre –il n’est pas interdit de rêver- attendent donc le débat qui démarre aux environs de 22 heures. Et qui est consacré, devinez à quoi ? A la lutte contre le terrorisme dans notre pays et à la mobilisation du FBI marocain résolument engagé dans le démantèlement des cellules terroristes.
Ça ne s’invente pas. Et c’est sur Al Oula. Qui a dit que le service public devait être réactif, en phase avec l’actu et informer l’opinion publique ? Mais non, ce sont juste les cahiers des charges qui le prétendent et qui n’engagent que ceux qui y croient. On tend l’oreille, on ouvre grand les yeux. Al Oula l’a fait. Abderrahmane Adaoui a réussi à animer un débat comment dire impromptu que personne n’attendait. C’est une prouesse rare que Libé se devait de saluer.