Près de trois cents personnes ont obligé Al Mouqrii Abou Zeid, député affilié au groupe du Parti justice et développement (PJD), à quitter la ville d’El Hajeb, sans avoir pu accomplir la mission pour laquelle il s’était rendu dans cette cité paisible du Moyen Atlas.
Au programme de ce samedi 18 janvier, Abou Zeid devait faire l’objet d’un hommage, à l’occasion de la célébration du nouvel an amazigh 2964, à l’initiative de la jeunesse du PJD, section locale. Une sorte de réhabilitation que les militants et activistes amazighs et démocratiques de la région ne pouvaient admettre.
Face à la grogne de manifestants, déterminés à empêcher le déroulement de ce que bon nombre d’entre eux ont qualifié de «mascarade mesquine et inappropriée» qui se proposait de célébrer l’un des «ennemis de l’amazighité et de la démocratie», les forces de police ont dû intervenir pour accompagner Abou Zeid, jusqu’à une porte dérobée de la salle des conférences.
« C’est une pure provocation que de venir à El Hajeb pour tenter de se faire blanchir des « délits » commis par ce membre du PJD, et nous n’admettrons jamais que quelqu’un de ségrégationniste vienne chez nous pour nous insulter davantage», lance Mohamed, un jeune membre d’AZETTA amazigh.
Abou Zeid avait, en effet, lors d’une conférence qu’il avait donnée il y a quelque temps en Arabie Saoudite, malmené les populations d’origine soussie, en les traitant d’avares, mais surtout en les classant dans une « race déterminée ». L’un des activistes a même décidé de porter l’affaire jusqu’aux Nations unies.
Le même Abou Zeid avait par ailleurs interdit de parler une autre langue que la langue arabe, et car cela relèverait de la pure « hypocrisie », selon les dires d’un certain Ibn Taymia et qu’il faisait manifestement siens. Oui, c’est connu: le ridicule ne tue pas.