-
SM le Roi félicite M. Mark Rutte suite à sa nomination au poste de Secrétaire général de l’OTAN
-
Décision de la CJUE L’UE et les pays membres expriment leur attachement indéfectible au partenariat stratégique avec le Maroc
-
La politique de l'eau au Maroc: Défis et choix
-
Filomena Mascarenhas Tipote : Le Maroc a soutenu la Guinée-Bissau dès le début de sa lutte pour l’indépendance
-
Réunion annuelle du GERM : Focus sur l'Initiative Royale Atlantique et son rôle dans la promotion de l'intégration africaine
Ainsi, dans le but de débattre de la conjoncture actuelle, corollaire des circonstances sanitaires particulières de l’émergence et la propagation de cette fâcheuse épidémie, de même qu’en vue de prospecter les moyens de réhabilitation de ce secteur, le Groupe socialiste à la Chambre des représentants a organisé une journée d’étude au siège de l’Institution parlementaire à Rabat, à laquelle il a convié nombre d’entreprises s’activant dans le secteur mais aussi de professionnels s’y exerçant à travers toutes les régions du pays.
Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants considère que le secteur des boulangeries et pâtisseries est un domaine vital quant au renforcement de l’activité économique et à la consolidation du développement social car il contribue pleinement à répondre aux besoins de première nécessité de la population et à promouvoir l’activité économique ayant directement trait au quotidien des Marocains. Cependant hélas, ce secteur a connu un recul désastreux de son action du fait des restrictions imposées dans le cadre des urgences sanitaires.
Lors de cette rencontre marquée par la participation massive des professionnels et par la présence de certains présidents de groupes de l’opposition, Abderrahim Chahid, président du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, a affirmé que ce secteur a bien résisté face aux profondes mutations en cours et a lourdement souffert des répercussions négatives de la conjoncture actuelle caractérisée par une hausse vertigineuse des prix des matières essentielles de grande consommation, de même qu’il a été profondément affecté par les changements internationaux, particulièrement l’augmentation excessive des tarifs du pétrole au niveau du marché mondial.
Là-dessus, sur le plan national, les circonstances de la sécheresse que connaît le pays se sont acharnées d’une manière particulièrement négative sur le secteur.
Par ailleurs, le président du Groupe socialiste a fait observer que ce secteur qui n’a pas été équitablement traité, nécessite inéluctablement des réformes du fait qu’il connaît d’importantes mutations aux niveaux professionnel et social qui en ont fait un domaine sociétal et un secteur actif à même de favoriser la progression de la sphère économique et du processus social du pays.
Abderrahim Chahid a, en outre, mis l’accent sur la nécessité, pour le secteur des boulangeries et des pâtisseries du Maroc, d’une synergie des efforts de l’ensemble des intervenants à la suite d’un réel diagnostic dans lequel le dialogue et l’interaction avec les professionnels occuperaient le noyau central au milieu du contexte d’une approche globale tenant compte des particularités des professionnels et des consommateurs et se référant aux données statistiques exprimées quant à la réalité authentique du secteur.
Pour sa part, Abdennour El Hasnaoui, membre du Groupe socialiste, a insisté sur le fait que tout nouveau programme contractuel préparé par le gouvernement doit nécessairement impliquer les professionnels dans le cadre de l’approche participative. De même, a-t-il souligné, ce programme se doit de répondre aux aspirations et conceptions des professionnels du secteur pour être à même de prendre en considération les contraintes et difficultés auxquelles sont confrontés ces derniers dans l’exercice de leurs activités.
Le député ittihadi n’a pas manqué, à cet égard, de critiquer le programme contractuel actuellement en rigueur qui a imposé au secteur des boulangeries et pâtisseries de conserver le prix référenciel du pain fixé à 1,20 dh et le prix de la farine à 3,50 dh/kilogramme, alors que les professionnels du secteur sont affectés par de multiples contraintes et difficultés induisant l’augmentation du coût du pain, ce qui les confronte à une réalité qui ne convient pas à leurs conditions professionnelles et économiques.
Le député El Hasnaoui a, de ce fait, appelé le gouvernement à œuvrer à la réhabilitation du secteur et à procéder aux formations opportunes des professionnels et à leur soutien, surtout que des informations circulent au sujet d’un grand soutien financier alors que les professionnels assurent n’avoir rien reçu.
D’autre part, Noureddine Lafif, acteur professionnel dans le secteur des boulangeries et pâtisseries, au cours de son intervention lors de cette rencontre focalisée autour du thème « Secteur des boulangeries, contraintes et dysfonctionnements », a fait un exposé relatant la réalité de fait du secteur qui est affecté par de nombreux problèmes, difficultés et dysfonctionnements structurels, juridiques et de réhabilitation, tout en mettant en exergue l’importance du secteur et son dynamisme dans l’économie nationale au vu du nombre des transactions qu’il réalise, des offres d’emplois qu’il favorise et des familles qui en tirent leurs moyens de subsistance.
L’acteur professionnel a ajouté, à ce propos, que le secteur souffre d’un problème de taille, à savoir que tout le monde a la possibilité d’investir en matière de pain, faisant ainsi allusion à la prolifération du volet informel du secteur de cette matière, ce qui pose les problèmes de la concurrence déloyale et la problématique de la performance tout en abordant la complexité de la dissociation du secteur du pain de celui des pâtisseries…
Il a également évoqué l’incohérence du soutien dont bénéficient les minotiers et les importateurs alors qu’il ne profite pas aux boulangeries et a réclamé à cet effet le plafonnement des tarifs, s’étonnant, là-dessus, que de nombreux produits ont connu une hausse des prix alors que les boulangeries sont astreintes à conserver les mêmes tarifs.
De son côté, Bouâaza El Kharti, président de la Ligue marocaine du consommateur, a présenté une intervention autour du sujet : «Secteur des boulangeries et des pâtisseries, quelle performance pour la protection du consommateur », dans laquelle il a souligné que le secteur, en ayant recours à des matières essentielles dans le vécu quotidien du citoyen, joue un rôle économique et social très important. C’est pourquoi, rappelle-t-il, il est nécessaire de tenir compte des conditions sanitaires et hygiéniques requises dans la production de cette matière vitale pour le consommateur.
Bouâaza El Kharti a, par ailleurs, insisté sur l’exigence de la bonne qualité de la farine et du pain afin que le consommateur jouisse d’un produit alimentaire sain et au niveau préconisé. Toutefois, il a assujetti tout cela à nombre de conditions professionnelles et sanitaires dont doivent disposer les acteurs du secteur de même que les lieux et boulangeries dans lesquels l’on produit le pain en sus de la propreté des matériaux utilisés à cette fin.
Le président de la Ligue marocaine des consommateurs a, également, indiqué que le secteur des boulangeries et pâtisseries se trouve au milieu de la chaîne de production des céréales dans laquelle se retrouvent l’agriculteur, les minotiers et de nombreux intervenants, définis par le plan vert, alertant que le secteur des boulangeries ne profite nullement du soutien prodigué par l’Etat en faveur de cette chaîne.
Enfin, dans une réplique, le député ittihadi Mohamed Bouamri a souligné que le Groupe socialiste à la Chambre des représentants se range aux côtés des professionnels quant à leurs doléances et qu’il n’aura de cesse de soutenir leurs revendications, car estimées légitimes. De même que le député, membre du Groupe socialiste, a appelé le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts à soutenir les professionnels du secteur et à œuvrer à la résolution de leurs problèmes ainsi qu’au développement des règlements le régissant de manière à répondre au mieux aux exigences et aspirations des professionnels.
Rachid Meftah