«La situation actuelle est difficile, car la crise sanitaire a impacté négativement l’économie et les finances publiques et aggravé terriblement la situation sociale». C’est ce qu’a mis en exergue le président du Groupe socialiste à la Chambre des conseillers, Abdelhamid Fatihi, lors de la séance mensuelle des questions orales sur la politique générale tenue mardi dernier et consacrée à une question centrale sur les «politiques gouvernementales pour faire face aux défis socioéconomiques à la lumière des répercussions de la pandémie du coronavirus». Face à cette situation alarmante, il a appelé à renforcer la cohésion nationale et consolider les valeurs de solidarité, car, selon lui, «la solidarité est une condition sine qua non de la citoyenneté». Il a également loué le grand projet que S.M le Roi avait annoncé dans ses discours du Trône et lors de l'ouverture de la session législative. Lequel projet vise à relancer l'économie nationale, à généraliser la protection sociale et à réformer les entreprises et les établissements publics. Par ailleurs, le président du Groupe socialiste a appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités pour faire face à toutes les tentatives visant à perturber les efforts de lutte contre la pandémie. «Les décisions de fermeture partielle et totale ou de retour au confinement relèvent de la responsabilité du gouvernement parce que la loi lui accorde ce droit et parce qu'il dispose de données lui permettant de prendre de telles décisions, mais à condition de garantir le pain quotidien des citoyens», a-t-il précisé lors de son intervention au nom du Groupe socialiste. «En tant que parti national, l’USFP considère qu’il est nécessaire de renforcer les institutions de l’Etat pour faire face à la pandémie et à ses répercussions et mener à bien ses tâches sur tous les fronts pour garantir un niveau de vie minimum pour le citoyen marocain et préserver la cohésion de la société», a-t-il souligné. Et dans ce cadre, Abdelhamid Fatihi a évoqué la question des prochaines échéances électorales. «Nous savons que la date de ces échéances approche, mais malheureusement, les lois électorales n'ont pas été révisées», a-til martelé. Et de préciser : «Notre parti a exigé, un an avant la pandémie de la Covid-19, d'ouvrir des consultations sur ces lois afin que nous puissions tous respecter le temps politique et offrir de bonnes conditions pour que les prochaines échéances se passent dans une atmosphère saine». Il a aussi souligné que malgré le retard de ces consultations, elles se sont terminées il y a environ deux mois, mais aucune réforme n’a été engagée, tout en appelant à faire une ligne de démarcation «entre la responsabilité constitutionnelle et politique de diriger le gouvernement et la responsabilité partisane», faisant ainsi allusion à la double casquette de Saad Dine El Othmani, qui, en même temps, dirige le gouvernement et préside le PJD. Et Abdelhamid Fatihi de s’adresser à lui : «Nous nous adressons à vous en tant que chef du gouvernement, car vous n'accepterez pas que le pays soit l’otage de la position d’un seul parti politique (PJD, NDLR)». Il convient de rappeler que la réforme des lois électorales a achoppé vu l’opposition du PJD au changement du mécanisme du calcul du quotient électoral sur lequel la majorité des partis politiques dont l’USFP se sont mis d’accord. «Votre position en tant que chef du gouvernement exige que vous soyez un arbitre, alors soyez un arbitre mais ne soyez pas arbitre et juge en même temps», a conclu Abdelhamid Fatihi.