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Abdelhadi Khairat lors de l’émission “Milaf Linikache” de Medi1 TV


Mustapha Elouizi
Lundi 16 Avril 2012

Combattre la corruption nécessite une stratégie globale

Abdelhadi Khairat lors de l’émission “Milaf Linikache” de Medi1 TV
Ferme, clair et sans langue de bois. Le dirigeant ittihadi Abdelhadi Khairat est resté fidèle à sa démarche de débat public. Invité, dimanche soir, par la chaîne de télévision nationale Medi 1 TV, au cours de l’émission «Milaf Li Niqach», à débattre du bilan des cent jours du gouvernement Benkirane, Khairat n’a pas failli à la règle du débat public. Pas de démagogie, ni de double face médiatique. Seul le langage des chiffres et de l’analyse politique doivent primer, en ces temps de crise. Dans ce cadre, il s’attaque frontalement à l’un des principaux slogans du gouvernement actuel, en l’occurrence «la lutte contre la corruption», prôné lors de cette émission, par le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, Mohamed Lahbib Choubani. La lutte contre la corruption requiert, selon lui, une stratégie concrète et viable, et non seulement des initiatives isolées qui font les choux gras des médias. Le membre du Bureau politique de l’USFP ne pouvait être plus clair, ni rater l’occasion d’afficher la volonté de son parti de tendre la main au gouvernement dans tout projet visant à parer aux différentes formes de  corruption.
 «Nous avons été les seuls à avoir publié la liste des propriétaires d’agréments, dans nos deux supports (Cf Libération et Al Ittihad Al Ichtiraki), mais nous sommes également les premiers à avoir critiqué une initiative incomplète, insuffisante et parfois même injuste envers certaines personnes, d’où notre appel à ce que cela se fasse dans le cadre d’une vision globale», dit-il, avant de préciser que la diffusion de l’information, aussi importante soit-elle, appelle une autre démarche judicieuse, à savoir la globalité et l’intégralité de l’information. Le gouvernement actuel n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs, il existe un rapport détaillé et accusateur établi par la Cour des comptes et qui doit être suivi en vue de traduire les fraudeurs en justice. «Le rapport de la Cour des comptes dit clairement qu’il y a dépravation au niveau de plusieurs institutions, et du coup ses juges doivent assumer la responsabilité et appeler à l’arrestation des fraudeurs… », soutient-il sans ambages. Le second dysfonctionnement majeur pointé du doigt par Khairat n’est autre que celui des chiffres, notamment celui qui a trait au taux de croissance. «Au début, le PJD avait prévu un taux de croissance de l’ordre de 7%, dans le programme gouvernemental on nous informera que ce chiffre a été revu à la baisse, atteignant 5,5%, puis, quelques semaines après, l’on a révisé ce chiffre pour le mettre à hauteur de 4,4%, et les spécialistes et observateurs économiques tablent eux sur 2,2%... Cela dénote d’une confusion, d’un manque de visibilité», explique-t-il.
Le débat qui l’a mis aux prises avec le ministre PJD Mohamed Choubani a été également une occasion pour s’arrêter sur quelques dysfonctionnements ayant accompagné la constitution du gouvernement, mais aussi la mise en œuvre des termes de la Constitution. A l’ère de cette nouvelle phase politique, confirme-t-il, il était inconcevable d’accorder le poste de ministre à un membre dirigeant d’un parti ayant refusé d’intégrer le gouvernement. C’est du nomadisme pur et simple, auquel on devait normalement mettre un terme. «C’est l’une des manifestations anti-démocratiques dans la mise en œuvre de la Constitution», précise-t-il. Cela s’aggrave avec une composition hétérogène et dont les déclarations et actions sont grandement en porte-à-faux avec l’esprit de cohésion qui est censé animer généralement l’action gouvernementale.
Aux insinuations du ministre Mohamed Lahbib Choubani que l’USFP était déjà aux commandes de la chose publique, et qu’il devait traduire dans les faits plusieurs de ces recommandations, Khairat a répondu que la situation n’est aucunement la même. «La différence avec les gouvernements précédents, c’est que l’actuel a un chef de gouvernement avec des prérogatives et des attributions stipulées pour la première fois par les termes de la nouvelle Constitution ; sa compétence ne peut donc être avec les autres gouvernements», fait-il remarquer, appelant dans ce contexte le gouvernement à tirer profit de cette nouvelle situation, pour l’intérêt de l’expérience démocratique au Maroc.


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