A situation exceptionnelle, rentrée sociale exceptionnelle

Abdelhamid Fatihi : C'est surtout la classe ouvrière qui a fait les frais de la crise sanitaire


Mourad Tabet
Mardi 1 Septembre 2020

«La rentrée sociale sera très particulière cette année dans un contexte national et international très difficile marqué par la pandémie qui a frappé de plein fouet le monde entier». C’est ce qu’a souligné Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT) dans une déclaration à Libé. 
«La situation est fort difficile comme l’a affirmé S.M le Roi Mohammed VI dans ses derniers discours », a-t-il rappelé, affirmant qu’«en dépit de tout cela, la vie doit continuer».
Ce syndicaliste a également souligné que la rentrée sociale «doit prendre en compte la situation épidémiologique actuelle», soulignant que les centrales syndicales «doivent mobiliser et sensibiliser les ouvriers et les travailleurs à la gravité de la pandémie et exhorter les employeurs à  prendre toutes les mesures de prévention nécessaires au sein de leurs entreprises».
Selon lui, il faut mettre en garde contre la gravité de la situation et ses répercussions sociales vu la prolifération des cas de contamination et la montée en flèche des cas de décès à cause du Covid-19. «Cela nécessite que chaque partie assume ses responsabilités. Cela induit  également de la solidarité entre tous les partenaires concernant tous les grands dossiers du pays pour faire face à cette situation difficile», a-t-il déclaré en déplorant la situation de la classe ouvrière qui "paie lourdement la facture de cette crise sanitaire sans précédent qui frappe notre pays", en faisant allusion aux licenciements économiques, à la réduction du temps de travail, à la fermeture des entreprises et au fait que des secteurs entiers sont véritablement en détresse. 
«Les centrales syndicales doivent œuvrer au sein des institutions constitutionnelles, notamment à la Chambre des conseillers et en concertation avec les autres partenaires (Parlement, gouvernement et patronat) en vue d’aborder toutes les problématiques liées à la pandémie et à ses répercussions sur le marché du travail notamment», a-t-il précisé.
L’un des dossiers importants est celui de la généralisation de la protection sociale. Selon lui, «des milliers de personnes qui travaillent dans le secteur privé ou encore dans le secteur informel ne bénéficient d’aucune protection sociale. Il est temps de réfléchir à cette situation et y mettre fin».
Dans ce sens, Abdelhamid Fatihi a salué la décision Royale mise en exergue dans le dernier discours du Trône appelant à assurer la protection sociale à tous les Marocains et à en faire bénéficier, à terme, toutes les franges de la société.
Il a également exhorté le gouvernement à accorder la priorité aux secteurs qui sont «en première ligne dans la lutte contre la pandémie du Covid-19», surtout les personnels de la santé et de l’enseignement.
Quant aux modifications à apporter au Code du travail, Abdelhamid Fatihi a souligné que «le patronat plaide depuis toujours pour plus de souplesse dans les relations de travail», soulignant que la FDT défendra toute réforme qui soit équilibrée et qui garantisse les droits des employés.
Il y a quelques semaines, nos confrères de Hespress ont relayé une information selon laquelle, l’Exécutif avait décidé d'entamer la prochaine rentrée sociale avec des modifications du Code du travail, en concertation avec les syndicats et le patronat, ajoutant qu’il est prévu au moins une réunion pour ce faire durant le mois de septembre.
Un autre sujet qui préoccupe fortement les centrales syndicales, à savoir la mise en application du reliquat de l’accord signé le 25 avril 2019 prévoyant une augmentation mensuelle du salaire en faveur des fonctionnaires de 400 ou 500 dirhams étalée sur trois ans.
Le salaire minimum sera, lui, augmenté de 10% sur deux ans. Le salaire minimum est aujourd’hui de 2.570 dirhams pour tous les secteurs, excepté l’agriculture où il est fixé à 1 800 dirhams. Les allocations familiales seront également augmentées.
Il y a lieu de souligner que le patronat a décidé de reporter la deuxième tranche de l’augmentation de 5% du SMIG et du SMAG qui devait prendre effet dès juillet dernier, conformément à l'accord tripartite précité. 
L’on sait que l’UMT avait fustigé en juillet dernier cette décision unilatérale de la part du syndicat du patronat, tout en considérant que cette augmentation est un engagement pris dans le cadre d'un accord conclu entre toutes les parties concernées (centrales syndicales, gouvernement et CGEM) et qui a été, par ailleurs, publié au Bulletin officiel  sous forme de décret. 


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