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A quoi le SIAM doit-il sa notoriété auprès des opérateurs étrangers ?

Samedi 28 Avril 2018

En flânant dans les couloirs du pôle international du SIAM, on s’est posé la question de savoir quelles sont les raisons, qui poussent tous ces pays à s’octroyer un, deux voire trois stands pour certains. Notre curiosité nous a permis d’expliciter trois motivations principales, dont une pour le moins flatteuse.  

La promotion agricole

Ceci n’est pas vraiment un secret. Les salons sont souvent synonymes d’une fenêtre ouverte sur le monde. Une ouverture qui offre la possibilité d’exposer et promouvoir les ressources d’un pays, et notamment celles agricoles dans le cas du SIAM. Prenons  l’exemple de la Thaïlande.
Cette nation asiatique du Sud-est espère envoyer l’image d’un pays dont l’économie ne se résume pas seulement à ses atouts touristiques, ses plages tropicales ou ses palais royaux, mais également à ses capacités agricoles, comme nous l’a expliqué un de leurs représentants, dans un arabe étonnamment parfait : « La Thaïlande, c’est le tourisme évidemment, mais aussi plusieurs produits agricoles de grande qualité. Nous sommes venus ici pour les exposer, à commencer par nos fruits secs. On a aussi des cocos, de la mangue et de l’ananas. Trois fruits qui ont énormément de bienfaits sur la santé puisqu’ils sont tous labellisés 100 % bio. Sans oublier le mangoustanier et la gélatine. Mais attention, c’est une gélatine hallal», a-t-il précisé en rapport avec le contexte musulman.
Quelques mètres plus loin, Kokouvi Abayli Abassah, du service économique et communication à l’ambassade du Togo, nous a, quant à lui, gratifié d’un discours semblable, enfin à quelques détails près : « Nous sommes ici pour une représentation diplomatique, à laquelle s’ajoute un service économique. Puisqu’en plus des produits agricoles que nous proposons aux visiteurs, nous espérons par la même occasion continuer sur la lancée de notre première participation, qui s’est achevée par plusieurs partenariats et autres conventions paraphés par les entreprises togolaises, à la fois avec leurs homologues marocaines, mais également avec des firmes originaires d’autres pays».       
    
Le business  tout court

Sirida Nagadatta, lui, ne fait pas dans la dentelle. Ce commerçant pakistanais, nous l’avons aperçu au loin, les yeux rivés sur son smartphone, assis dans un immense stand, dépourvu de produits, dont les murs sont placardés d’affiches à l’effigie de la société de riz qui l’a envoyé ici. « Si nous sommes là, c’est uniquement pour trouver des opportunités de business», a-t-il confié avant de poursuivre : « Et spécialement le riz et la mangue, que nous voulons importer du Pakistan au Maroc ».
Une ambition légitime et dans les deux sens, puisqu’à celle-ci, s’ajoute une convoitise des produits du terroir marocain, comme il l’a souligné: « J’ai entendu parler des produits agricoles marocains. Et apparemment, ils sont extrêmement bons et de grande qualité, alors pourquoi ne pas importer quelques-uns au Pakistan ?».    

Une source d’inspiration

Etonnamment, le SIAM se révèle être également une source d’inspiration pour d’autres salons. Cette vérité nous a été révélée dans l’un des trois stands dédiés à la Côte d’Ivoire, par Condé Touré Diénébou. A travers un flot de paroles frénétiques, cette dame, la cinquantaine passée, conseillère technique au ministère de l’Agriculture et du Développement rural ivoirien, a fait remarquer dès le départ, les caractéristiques qui lient le Maroc et son pays : « Comme ici, notre secteur agricole est considéré comme une locomotive pour l’économie de notre pays. Des similitudes peuvent être aussi remarquées au niveau des programmes ».
«Que ce soit notre programme national d’investissement agricole, ou du Plan Maroc Vert», a-t-elle ajouté. Ces propos  qui résonnaient comme une introduction, ont été agrémentés d’une étonnante révélation : « Ainsi,  comme le SIAM représente une référence dans le monde ou du moins en Afrique, nous sommes ici pour nous inspirer de cette expérience et plus particulièrement au niveau de l’organisation », a-t-elle souligné.
La question qui se pose : dans quel but cette reconnaissance ? Réponse : « En 1997 à Abidjan, les autorités ivoiriennes ont organisé un salon du même genre que le SIAM, à la différence qu’il était régional. Intitulé « Salon agricole régional d’Abidjan (SARA), il fut interrompu à la fin des années 2000, à cause de la crise politique qui s’est abattue sur le pays », a-t-elle reconnu avec une palpable émotion. Et de conclure :« En 2015, quand on a voulu relancer le SARA, c’est ici même à Meknès, que nous sommes venus chercher notre source d’inspiration. Et nous n’avons pas été déçus de ce que nous avons vu, et c’est toujours le cas ».


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