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A quelques jours d’une éventuelle session du Conseil de la ville : Le Parquet diligente une instruction sur Sajid


Hassan Bentaleb
Vendredi 30 Septembre 2011

Les ennuis de Mohamed Sajid, maire de Casablanca, avec les élus de la ville, ne semblent pas finir de sitôt. En effet, le Parquet de Casablanca vient de décider d'ouvrir une enquête préliminaire, dirigée par la BNPJ, dans le but d'entendre Abdelhak Al Mabchour, un élu, qui accuse nommément le président du Conseil de la ville et Jean-Pierre Ermenot, PDG de la Lydec, de dilapidation de deniers publics estimés à plusieurs millions de dirhams.
L’édile casablancais rappelle les dysfonctionnements enregistrés par les juges de la Cour des comptes dans leur rapport de 2009 contre la société délégataire, La Lyonnaise des eaux de Casablanca, chargée de la gestion des services d’assainissement liquide et de distribution d’eau et d’électricité pour une durée de 30 ans.  
Il pointe du doigt les transgressions qui entachent la gestion du fonds dédié aux travaux, le non-respect de l’exécution des travaux programmés, l’abus de pouvoir ainsi que la falsification des documents administratifs, bancaires et commerciaux.Pour M. Al Mabchour,  ces violations ont eu un coût exorbitant. Ainsi en est-il des indemnités allouées à la Commission technique permanente et  à certains élus du Conseil, lesquelles sont estimées à 3,7 milliards de DH et les sommes illégalement perçues au titre de la taxe de premier établissement de l’eau et de l’électricité estimées à 3,8 milliards de DH. « C’est injuste de cautionner cette tragédie alors qu’on a la responsabilité de défendre les intérêts des habitants de la ville », nous a-t-il confié.
Des propos qui sonnent comme un avertissement pour Sajid et son bureau qui comptent appeler à la tenue d’une session extraordinaire dans les jours prochains. Laquelle s’annonce déjà comme difficile puisque la majorité des édiles de la ville ne comptent pas faciliter la tâche au maire et lui permettre de faire valider les budgets afférents aux grands projets structurants de la cité blanche. Ils estiment que le maire a perdu sa légitimité et que sa crédibilité a été entachée à jamais. « On refuse carrément de cautionner Sajid dans ses projets. On refuse d’être ses complices alors que ses manquements dans la gestion de la ville et ceux de ses partenaires telle la Lydec sont fatals », nous a lancé Al Mabchour.
En effet, le contrôle de la gestion effectué par la Cour régionale des comptes de Casablanca (CRC) sur l’appréciation du respect par le délégataire de ses engagements financiers en termes d’investissements ainsi que du dispositif de contrôle et de suivi mis en place, a constaté que l’apport du délégataire en matière d’investissements, durant la première décennie du contrat, n’est pas conforme aux engagements qu’il a souscrits.
C’est ainsi que certains documents de la Lydec indiquent que le montant net dépensé pour l’infrastructure et le renforcement au titre de l’année 2006 ne dépasse pas 100 millions de DH, toutes catégories de financement confondues contre une prévision de 350 millions de DH.
Sur le plan de la matérialité, plus d’une trentaine de projets n’ont pas été réalisés dont certains projets d’envergure, à l’image du programme anti-pollution d’un montant de 1010 millions de dirhams (HT) (monnaie 96). En outre, à la date de clôture de la mission du contrôle, une dizaine de projets entamés accusent des retards pour leur achèvement.
En matière d’amélioration du rendement du réseau d’eau, il a été constaté que le rendement réalisé en 2007 est de 74% alors que le seuil minimum prévu est de 77%.
En ce qui concerne l’amélioration du service, la CRC a noté l’existence de quartiers desservis par des eaux saturées en rouille, communément appelées les « eaux rouges ». Ce phénomène est dû à l’existence de vieilles conduites en fonte grise oxydée qui libèrent la rouille dans l’eau dite potable.
Le rapport de la CRC a également noté l’absence de support attestant de l’existence d’un suivi physique des projets réalisés en partie ou en totalité ainsi que de l’inexistence de plans, études de faisabilité et PV de réceptions afférents à certains projets. Ainsi que le recours d’une façon unilatérale et en dehors du contrat à une convention d’assistance technique avec ses actionnaires fondateurs, modifiée par trois avenants.


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