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On s’en souvient, le 1er mai, à l’occasion d’un imposant meeting organisé par l’UGTM, l’aile syndicale du parti de la Balance, Hamid Chabat s’en était pris à deux ministres du PPS, en l’occurrence Abdelouahad Souhail et Housseine Louardi. Des propos diffamatoires et des accusations ignobles que le bureau politique du PPS a fermement condamnés dans un communiqué. Nabil Benabdallah et ses camarades ont eu des mots durs pour dénoncer le chef de file de l’Istiqlal, s’indignant devant « ces accusations indécentes et ces procédés innommables, intrus dans la scène politique marocaine et porteur de déliquescence ».
Tir groupé ou hasard du calendrier ? Ce même jeudi et au sortir de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement s’est lui aussi fendu d’un communiqué pour exprimer « sa vive indignation suite aux propos diffamatoires proférés à l’encontre de certains ministres à l’occasion de la célébration de la fête du travail ».
Ce lundi 6 mai, les Istiqlaliens ont le réveil groggy. Si les déclarations diffamatoires de Hamid Chabat ont laissé un goût amer, la rétraction du leader donne sérieusement à réfléchir. Les paroles d’un homme connu pour ses talents de tribun sont-elles réfléchies ? Le SG du plus vieux parti marocain fait-il de la surenchère purement gratuite comme d’autres jouent au pyromane ? « Nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser la question et en tout cas à être gênés par ces sorties de Chabat. On ne peut pas être au gouvernement, allié de la majorité et avoir un comportement digne d’un parti de l’opposition. Dans les différentes instances du parti, on commence à être perdus. Nous ne savons plus quel langage tenir », confie un Istiqlalien de la première heure, membre du comité exécutif de cette formation politique.
Tous les projecteurs seront braqués sur le conseil national de l’Istiqlal qui aura lieu samedi prochain. Hamid Chabat devra y prononcer un discours très attendu pour faire le point sur la situation politique et économique du pays et faire le bilan de l’action gouvernementale. Evoquera-t-il ses excuses faites aux alliés de la majorité ? Continuera-t-il à revendiquer un remaniement ministériel ? Continuera-t-il de fustiger Benkirane et ses ministres ? Autant de questions qui montrent la fragilité d’une majorité qui lave en public son linge sale.