Un vrai drame certes mais dont, en cette année de grâce 2015, on a vu l’indicible trame. Si vous avez donc cru en le laïus seriné à propos des besoins du Maroc en ingénieurs et en managers à forts potentiels, revoyez votre copie. Peut-être avez-vous eu tout faux en ayant pris cela pour argent comptant.
En déposant votre candidature aux Classes préparatoires des grandes écoles, vous avez cru que vous aviez de fortes chances d’y accéder. Détrompez-vous. Pas plus que ce dimanche, le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle censé vous soutenir est venu refroidir cet enthousiasme dont vous aviez si besoin en ces jours de préparation intense des examens. Par communiqué à contenu tronqué, il vous a dit sans prendre de gants que plus de 50.000 candidats ont postulé, via Internet, pour accéder aux Centres publics des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) au titre de l'année scolaire 2015-2016. Lesquels CPGE comptent actuellement 127 classes de première année dont la capacité d’accueil n’excède pas 4.182 élèves.
En admettant que des efforts aient été faits pour arrondir ces chiffres, 9 élèves brillants sur dix vont être privés du rêve qu’ils ont tellement caressé et pour lequel eux et leurs parents ont consenti tellement de sacrifices. Ce qui est d’autant plus criminel que l’incurie gouvernementale obèrera non seulement l’avenir de ceux qui feront le Maroc de demain, mais aussi celui de toute une nation qui ne cesse de faire des efforts pour quitter le monde des PVD afin de s’arrimer autant que faire se peut à celui des pays émergents.