Encore une mauvaise nouvelle à mettre à l’actif du gouvernement Benkirane. En une seule année, 43.000 nouveaux chômeurs ont été enregistrés par le Haut-commissariat au plan. Le taux de chômage a donc cru de 0,2 point, passant de 9% en 2012 à 9,2% en 2013 au niveau national.
Selon le milieu de résidence, il a augmenté de 13,4% à 14% en milieu urbain où les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été enregistrées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+2,5 points) et les sans diplôme (+1,2 point) et légèrement régressé parmi les femmes (-0,2 point). Pis, le taux de chômage s’est élevé parmi les diplômés de facultés à 22,1%, les techniciens supérieurs de 25,1%, les lauréats de la qualification professionnelle de 21,4% et les diplômés de spécialisation professionnelle de 22,1%.
Parmi les jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans, il est de 33,2% pour les hommes et de 44,9% pour les femmes. En outre, l’analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage révèle que quatre chômeurs sur cinq (80,6%) sont citadins, près de deux sur trois (64%) sont âgés de 15 à 29 ans, un sur quatre (26,0%) est diplômé de niveau supérieur, un sur deux (50,4%) est primo-demandeur d’emploi et près de deux sur trois (64%) chôment depuis plus d’une année.
Pis, certains secteurs gros pourvoyeurs de postes de travail sont en rade. Ainsi le BTP qui fut l’un des principaux secteurs créateurs d’emplois au cours des dernières années (+55.000 emplois comme moyenne annuelle durant la période 2008-2011), a, depuis 2012, entamé une période de récession qui s’est traduite par une perte de 21.000 emplois en 2012 et de 53.000 en 2013, soit -8,3% du volume de l’emploi du secteur. Idem pour l’»industrie y compris l’artisanat» qui a perdu 11.000 postes (-1,2%) , l’»agriculture, forêt et pêche» qui en a perdu 9.000 (-3,5%) et le secteur répertorié par le HCP comme celui des «activités mal désignées» qui s’est délesté de 1.000 postes.
Cerise sur le gâteau, les emplois précaires et informels semblent avoir le vent en poupe. Le secteur des « services personnels » a, en effet, créé 26.000 postes, celui du « commerce de détail et réparation d’articles domestiques » en a créé 25.000 dont 22.000 hors magasin et celui des « services fournis principalement aux entreprises » en a créé 24.000. Par contre, les sociétés de services mieux structurées semblent en pleine décélération comme le prouve le secteur du « transport terrestre » qui a perdu 21.000 emplois et celui des « services auxiliaires des transports » qui s’est délesté de 11.000 postes.