-
Table ronde à Rabat sur le projet du Code de procédure pénale
-
Mise en avant de l'héroïsme des soldats marocains
-
Le projet d'une nouvelle gare routière à Marrakech suscite une grande polémique : Imbroglio juridique et enjeux fonciers
-
Crise politique, défi démocratique : Le Maroc à la croisée des chemins
Dans son discours d'ouverture, Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, a indiqué que le Maroc s'est engagé dans la voie des réformes depuis fort longtemps et que plusieurs avancées ont été réalisées en faveur des droits humains et de l'égalité.
Concernant la problématique de la parité dans la gestion des affaires publiques locales, la ministre a expliqué qu'elle a constitué une préoccupation majeure et que l'année 2009 a été un tournant dans ce domaine. « Lors des élections municipales de juin 2009, grâce à la mise en place d'un système de listes additionnelles réservées aux candidatures féminines, le nombre de femmes élues a connu une croissance de près de 3000% en passant de 127 à 3428 femmes élues faisant passer le taux de représentation des femmes dans les communes de 0,56 à 12,38% de l'ensemble des conseillers communaux », a-t-elle noté.
Cet acquis représente, selon elle, un véritable levier du développement social, surtout qu'il ne s'agit pas d'un acquis isolé mais accompagné d'autres avancées au niveau local comme la création de Commissions consultatives de l'égalité et de l'égalité des chances dans toutes les communes, la mise en œuvre d'un plan communal de développement sur la base d'une approche participative fondée sur le genre et la création d'un fonds d'appui aux projets pour le renforcement de la participation politique des femmes présentés par les partis politiques et les associations de la société civile.
Ces avancées en matière d'accès des femmes aux instances de gestion locale ont permis, selon la ministre, l'élection au Parlement de 35 femmes depuis 2002, la nomination de sept femmes comme ministres en octobre 2007 et dix comme ambassadrices. En plus des femmes gouverneurs, caïds, membres du Conseil supérieur des Oulémas, etc.
Pour Mme Skalli, ces réformes sont le résultat de la convergence de deux facteurs, à savoir une forte volonté politique au plus haut niveau de l'Etat et l'implication et le dynamisme des forces vives de la société et du mouvement des droits des femmes.
La ministre estime que la question d'un meilleur partage du pouvoir entre les femmes et les hommes et la mise en place d'un partenariat homme-femme pour relever les défis de la lutte contre la pauvreté, l'analphabétisme que subissent encore les femmes dans nos sociétés restent une question stratégique prioritaire pour surmonter la plupart des problèmes de développement,
«L'enjeu stratégique pour les femmes aujourd'hui est d'être les co-actrices des choix politiques qui détermineront au-delà des ambitions de croissance du développement, notre devenir à toutes et à tous partout dans le monde et particulièrement dans notre continent africain», a-t-il conclu. De son côté, Michelle Bachelet, présidente d'ONU-femmes, a souligné, dans une allocution lue par Laila Rhaoui, directrice régionale par intérim du bureau d'ONU-femmes, que la femme élue a inspiré un certain dynamisme au développement et à la gestion locale et que le nombre de ces femmes est en augmentation importante grâce aux systèmes de quotas adoptés par plusieurs gouvernements africains.
Mais, ces systèmes restent en grande partie tributaire, selon la présidente d'ONU-femmes, d’une réelle volonté politique traduite dans des programmes et des politiques publiques.
M. Bachelet a demandé la mise en place d'une approche globale et intégrée à même de booster la représentativé des femmes au niveau politique et d'inclure des budgets de genre en vue de donner aux femmes la possibilité d'intégrer la vie politique.
Dans son allocution, la représentante onusienne a également appelé à un réaménagement de l’espace public apte à répondre aux besoins et attentes des femmes qui subissent dans ces espaces plusieurs formes de discrimination et de violation de leurs droits. A ce propos, elle estime qu'il est urgent que les pouvoirs publics revoient leur politique d'aménagement des espaces publics.