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Selon les données du Centre anti-poison du Maroc, les MA occupent la première position (22,1 %) de l'ensemble des intoxications, en dehors des piqûres et envenimations scorpioniques. Elles sont pour la plupart sporadiques et bénignes et échappent souvent à la notification que ce soit par les professionnels de santé ou par les malades. De ce fait, seuls 17.896 cas de MA ont été déclarés au CAPM pendant 20 ans avec 59 décès. Ce chiffre reste, selon le CAPM, imprécis et loin de refléter la réalité puisqu'en France, entre 2001 et 2003, il y a eu 1.656 épisodes de TIA collectives déclarées avec 22.113 malades et 11 décès dont 60% ayant pour origine la salmonelle et 65% survenues en restauration collective.
Dans le monde, ils sont 2,1 millions d'adultes et 3 millions d'enfants à décéder à cause de la consommation d'eau ou d'aliments contaminés. Aux Etats-Unis en 1994, une flambée de salmonellose due à des crèmes glacées contaminées a affecté 224.000 personnes.
Comment peut-on définir les MA? Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il s'agit d'affections, en général de nature infectieuse ou toxique, provoquées par des agents qui s'introduisent dans l'organisme par le biais d'aliments ingérés. Elles sont classées en maladies d'origine infectieuse contractées suite à l'ingestion de nourritures ou de boissons contaminées par des agents pathogènes, qu'il s'agisse de bactéries, de virus, de parasites ou de prions et les maladies d'origine toxique (intoxication alimentaire) provoquées par l'ingestion de produits non comestibles ou toxiques (médicaments vétérinaires, métaux lourds, champignons vénéneux, produits chimiques). Les intoxications alimentaires sont en général causées, soit par des aliments toxiques eux-mêmes (champignons..), soit contaminés par des toxines naturelles ou par des substances chimiques telles que les pesticides, les médicaments vétérinaires, les additifs alimentaires…
D'après une étude rétrospective sur 29 ans menée sur les cas d'intoxications alimentaires au Maroc, réalisée par le CAPM, il ressort que le phénomène des MA présente un caractère saisonnier avec une recrudescence en été et au printemps. Cela s'explique par le rôle important de la température dans la prolifération des germes dans les aliments et les eaux, la consommation accrue de fruits et légumes durant ces saisons ainsi que par les mouvements des populations surtout en été (vacances, sorties, voyages…). Le CAPM a enregistré 34,2% des cas en été suivi du printemps (25,2 %) puis de l'automne (21,5 %) et enfin l'hiver (19,1 %).
Les produits laitiers ont été incriminés dans 26,4 % des cas, car ils sont en effet facilement périssables et peuvent être contaminés par des produits chimiques. Ils sont à l'origine de 26,4 % des cas enregistrés. (Le petit lait lben représente 51,2 %, le lait 33,8 % et les autres produits laitiers 15 %). Le poisson et produits de la pêche représentent 20,3 % des cas, les viandes et produits carnés 18,2 % et le reste des aliments 35,1 %.
Les MA touchent souvent l'adulte de sexe masculin, citadin, accidentellement et à domicile. Ceci est probablement lié à l'exode rural d'une population de jeunes hommes qui habitent seuls et s'alimentent n'importe comment à cause de leur faible pouvoir d'achat. Les adultes représentent 49,3 %, les enfants 25,7%, les adolescents 13,7 % et les autres tranches d'âge 11,3%. L'âge moyen des intoxiqués est de 22,0 ± 15,5 ans. Le sexe ratio (M/F) est estimé à 1,12.
L'origine urbaine des MA a été constatée dans 81,6 % et l'origine rurale dans 18,4 % des cas.
La circonstance accidentelle représente 98,3 % des cas alors que la circonstance volontaire est de l'ordre de 1,7 %. Les MA sont survenues à domicile dans 76,8 %, dans un lieu public (19,8 %) et sur le lieu de travail (3,1 %). Elles étaient isolées dans 68 % des cas et collectives (32%).
La répartition géographique a montré que toutes les régions du Maroc ont été touchées. L'incidence cumulée sur 4 ans pour la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra était de 10,9 pour 100.000 habitants, occupant de ce fait la première position suivie de l'Oriental avec 10,2 pour 100.000 habitants. En 2007, l'on a enregistré la plus grande incidence dans les régions de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra (0,13-0,36), de l'Oriental et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (0,05-0,09)
Concernant les 59 cas de décès, l'analyse a montré que l'adulte est le plus touché (55%), avec un âge moyen de 28,7 ± 18,8 ans et un sexe ratio de 5,4. Les létalités les plus élevées ont été enregistrées dans la région de Doukala-Abda (10), Meknès-Tafilalt (10 cas) et le Grand Casablanca (8).
Les aliments incriminés dans ces cas de décès sont les produits laitiers (22,2 % : petit lait contaminé par un hydrocarbure), fruits et légumes (22,2 %) et poisson et produits de la pêche (19,4 %). Ces décès sont accidentels dans 87 % des cas et se sont produits dans leur majorité à domicile (67%).