
Légende : Houria Esslami, membre du GTDFI sur les disparitions forcées ou involontaires
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Elle fait le tour du monde. Tantôt en tant que membre du CNDH, plaidant pour l’expérience marocaine en matière des droits humains, tantôt comme membre du comité des Nations unies pour les personnes disparues. Dans les deux cas, Houria Esslami est toujours la même militante motivée. Une force tranquille qui ne cesse de confirmer que la volonté n’est pas l’apanage de la gent masculine.
Libé : Dans quel cadre avez-vous effectué un voyage au Pérou ?
Houria Esslami : C’était dans le cadre du Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) dont je suis membre depuis une année. Le GTDFI effectue des visites dans des pays à l’invitation de ces derniers pour pouvoir s’enquérir de la situation de la disparition forcée, des victimes et des familles et aussi évaluer les actions entreprises par les autorités pour clarifier le sort des disparus.
Quelle mission incombe exactement à votre organisme ?
Le GTDFI travaille dans le cadre des procédures spéciales des Nations unies. Cette catégorie comprend les groupes de travail (composés de 5 membres chacun pour une région), les rapporteurs spéciaux par thématique (torture, enfant, droits culturels, etc), les rapporteurs par pays et les experts indépendants. Les procédures spéciales sont cet ensemble d’experts indépendants, qui ne sont pas des fonctionnaires de l’ONU, mais des volontaires, qui ont une expertise leur permettant d’évaluer la situation.
Arrivez-vous à lire en dépit de ces voyages incessants ?
La priorité est tout d’abord aux documents sur lesquels se base mon travail, à savoir l’examen des documents à envoyer aux Etats sur les allégations de disparition forcée et qui sont quotidiens, les documents des ONG internationales sur les droits humains et la disparition forcée en particulier, les rapports des ONG et des organisations des familles, des études pertinentes, des documents sur l’histoire d’un pays déterminé pour comprendre la situation politique ayant conduit à la pratique des disparitions, etc. La lecture de mes choix, je la fais pendant les vols, dans les aéroports qui font aujourd’hui partie de ma vie professionnelle, et évidemment pendant les vacances d’été. La poésie que j’adore, je préfère l’écouter par la voix des poètes eux-mêmes. Aujourd’hui, Internet le permet.
A quand un livre sur l’expérience de la lutte des familles des disparus au Maroc?
Avez-vous lu dans mes pensées ? J’avoue que je pense de plus en plus à écrire quelque chose sur mes 20 ans de lutte menée par des familles. Ce qui me touche le plus, ce sont les récits des mères, des sœurs, des épouses, de familles entières et spécialement les femmes qui supportent le fardeau, les conséquences et les séquelles de la disparition forcée. Chaque témoignage, quel que soit le pays, me touche profondément et reste marqué dans mon cœur et ma mémoire. C’est ce volet humain qui m’intéresse le plus et qui rejoint aussi la mission du GTDFI, essentiellement humanitaire, celle qui consiste à établir un pont entre les autorités et les familles afin de connaître le sort des proches.
Libé : Dans quel cadre avez-vous effectué un voyage au Pérou ?
Houria Esslami : C’était dans le cadre du Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) dont je suis membre depuis une année. Le GTDFI effectue des visites dans des pays à l’invitation de ces derniers pour pouvoir s’enquérir de la situation de la disparition forcée, des victimes et des familles et aussi évaluer les actions entreprises par les autorités pour clarifier le sort des disparus.
Quelle mission incombe exactement à votre organisme ?
Le GTDFI travaille dans le cadre des procédures spéciales des Nations unies. Cette catégorie comprend les groupes de travail (composés de 5 membres chacun pour une région), les rapporteurs spéciaux par thématique (torture, enfant, droits culturels, etc), les rapporteurs par pays et les experts indépendants. Les procédures spéciales sont cet ensemble d’experts indépendants, qui ne sont pas des fonctionnaires de l’ONU, mais des volontaires, qui ont une expertise leur permettant d’évaluer la situation.
Arrivez-vous à lire en dépit de ces voyages incessants ?
La priorité est tout d’abord aux documents sur lesquels se base mon travail, à savoir l’examen des documents à envoyer aux Etats sur les allégations de disparition forcée et qui sont quotidiens, les documents des ONG internationales sur les droits humains et la disparition forcée en particulier, les rapports des ONG et des organisations des familles, des études pertinentes, des documents sur l’histoire d’un pays déterminé pour comprendre la situation politique ayant conduit à la pratique des disparitions, etc. La lecture de mes choix, je la fais pendant les vols, dans les aéroports qui font aujourd’hui partie de ma vie professionnelle, et évidemment pendant les vacances d’été. La poésie que j’adore, je préfère l’écouter par la voix des poètes eux-mêmes. Aujourd’hui, Internet le permet.
A quand un livre sur l’expérience de la lutte des familles des disparus au Maroc?
Avez-vous lu dans mes pensées ? J’avoue que je pense de plus en plus à écrire quelque chose sur mes 20 ans de lutte menée par des familles. Ce qui me touche le plus, ce sont les récits des mères, des sœurs, des épouses, de familles entières et spécialement les femmes qui supportent le fardeau, les conséquences et les séquelles de la disparition forcée. Chaque témoignage, quel que soit le pays, me touche profondément et reste marqué dans mon cœur et ma mémoire. C’est ce volet humain qui m’intéresse le plus et qui rejoint aussi la mission du GTDFI, essentiellement humanitaire, celle qui consiste à établir un pont entre les autorités et les familles afin de connaître le sort des proches.