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Terrorisme au Maroc : Une lutte au quotidien


AYOUB AKIL
Samedi 16 Mai 2009

Terrorisme au Maroc : Une lutte au quotidien
Actuellement, le terrorisme déborde largement du champ où naguère on l’analysait. Plus grave peut-être, l’actuel chaos mondial génère des entités dangereuses, consubstantiellement terroristes et criminelles, à l’affût des réseaux démantelés chez nous en phase d’islamisation radicale. L’existence et les agissements de ces terroristes  imposent un champ conceptuel plus vaste, celui des menaces, criminelles ou terroristes, pour cerner et penser le chaos mondial.  Cette réflexion initiale soulève trois questions : ces menaces nouvelles, que sont-elles? Comment s’expriment-elles ?
Les arrestations ne gênent pas vraiment ces malfaiteurs. « Car affronter le terrorisme et l’extrémisme n’est pas uniquement une tâche de nature sécuritaire », remarque Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique pour les droits des femmes.  Et d’ajouter : « Il s’agit également d’accomplir les tâches éducatives, culturelles, intellectuelles et comportementales.»
Le troisième et dernier axe de ce colloque a mis l’accent sur la stratégie du mouvement des femmes et des droits humains face au terrorisme et à l’extrémisme. Latifa Jbabdi pour le Mouvement des femmes, Amina Bouayache, présidente de l’Organisation marocaine des droits humains, Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits humains, Khadija Rouissi, présidente de l’Association Dar Al Hikma et Mohamed Aassid, membre du Centre Royal de la culture amazighe, ont tous pris part à un colloque organisé il y a un an à Casablanca.
 « La Ligue ne s’est pas contentée de tenir des conférences sur ce thème. Outre les sujets portant sur les femmes au Maroc et en terre d’immigration, la Ligue mène une action sur le terrain en complémentarité avec les premières activités. Ainsi, au cours des premières semaines de mars, et à titre d’exemple seulement, la Ligue en collaboration avec les associations qui lui sont rattachées et notamment « l’Espace de l’avenir » qui comprend les jeunes gens et les jeunes filles de l’Association et l’Ecole de l’égalité et la citoyenneté », a organisé, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, des caravanes de sensibilisation et d’éducation sous le signe « Non à l’extrémisme et au terrorisme…. Oui à l’égalité et à la citoyenneté… » dans des établissements scolaires et dans les quartiers populaires, dans les régions où la Ligue est active. « Au cours de ces caravanes, nous avons tenu plusieurs ateliers de formation sur les questions de l’égalité, la citoyenneté, la tolérance, etc., en faisant participer les jeunes au dialogue et à la discussion sur les dangers de l’extrémisme, du fanatisme et de l’idéologie d’excommunication, de la haine et la xénophobie», avait déclaré la présidente de la Ligue dans son allocution d’ouverture de ce colloque.
Hier l’ennemi était connu, stable et familier. Aujourd’hui, il est fugace, bizarre, incompréhensible  mais tout aussi dangereux, sinon plus. La terreur est désormais brutale et irrationnelle.
Actuellement, le terrorisme est partout. Il forme notamment l’une des composantes majeures de la guerre - après l’avoir lentement mais sûrement infectée au cours des trois décennies passées. Le terrorisme est ainsi pour nos gouvernements la préoccupation centrale en matière de sécurité. On peut même dire qu’aujourd’hui, il est synonyme de guerre. Mais ce terrorisme envahissant tout a également subi une mutation importante. Des fanatiques comme les terroristes islamistes,  des entités apolitiques et criminelles. La lutte contre le terrorisme impose une stratégie commune entre les différentes composantes de la société. En définitive, le Maroc a mis en place un système de prévention et de lutte contre le terrorisme. 
Remontons un peu le temps. Objectif: mai 2003.  Date où les attentats  ont frappé Casablanca ; le Maroc annonce alors  qu’il est en état d’alerte extrême. Le Royaume prévoit des actions terroristes dans d’autres villes du pays. Et c’était à l’issue d’une réunion du gouvernement à Rabat. « Le Maroc est en état d’alerte extrême et cette situation prévaut aussi bien à Casablanca que dans d’autres villes et zones sensibles du pays. Le terrorisme peut frapper n’importe quand », avait souligné Nabil Benabdellah, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication à l’époque. Depuis,  des tentatives terroristes  n’ont  pas tardé à être déjouées.  Une terrible menace qui a exigé la multiplication des efforts des forces de l’ordre. Plusieurs réseaux terroristes ont été démantelés dont les auteurs étaient déférés devant la justice. En vain. Car, on n’a  pas encore touché les réseaux dormants, ceux qui ne sont pas recherchés par la police.  Si ce n’est les attentats du 11 mars 2007, suivis un mois après de ceux visant le Consulat et le Centre américains de langue, qui ont tiré la sonnette d’alarme.
 Pour l’anthropologue Hassan Rachik, la responsabilité des sciences sociales reste très sensible à  ce phénomène. Cette responsabilité a une double dimension : individuelle et collective. Travailler sur des phénomènes religieux est une responsabilité individuelle. Tandis que la responsabilité collective reste très rare, inexistante même. Il faut qu’on injecte un peu d’équilibre pour pouvoir mieux cerner les phénomènes religieux. Il existe des phénomènes qu’on prend à la légère et qu’on considère  comme futiles alors qu’ils sont très importants, a-t-il expliqué. En se basant sur un travail de terrain, des pratiques nous ont montré que la connaissance des Marocains de la religion est très faible. Pourtant, le questionnaire que nous avions préparé était basé sur des questions faciles. Par exemple : quels sont les quatre Khoulafaa Arrachidines? Quels sont les rites existant en Islam? La scolarisation des filles, la mixité dans les plages, dans les cérémonies de mariages, entre autres, sont des sujets qui nous aident à définir des faits très importants dans notre approche des phénomènes religieux. 

 
Chiffres macabres
- Riyad (Arabie Saoudite; mai 2003, 35 morts ; novembre 2003, 17 morts)
- Casablanca (Maroc, mai 2003, 45 morts)
- Djakarta (Indonésie, août 2003, 12 morts)
- Istanbul (Turquie, novembre 2003, 69 morts)
- Madrid (Espagne, mars 2004, 202 morts)
- Taba (Egypte, octobre 2004, ± 35 morts)
- Londres (Grande-Bretagne, juillet 2005, 58 morts)
- Charm el-Cheikh (Egypte, juillet 2005, ± 90 morts)
- Bali (Indonésie, octobre 2005, ± 30 morts)
- Amman (Jordanie, novembre 2005, ± 60 morts)
- Dahab (Egypte, avril 2006, ± 30 morts) 


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