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​​Spécial 40ème jour du décès d'Abderrahmane El Youssoufi : Histoire d'une belle romance un amour indéfectible


Mercredi 8 Juillet 2020

​​Spécial 40ème jour du décès d'Abderrahmane El Youssoufi : Histoire d'une belle romance un amour indéfectible

Toutes les histoires d’amour sont particulières. Mais celle qui a rythmé les viesde feu Abderrahmane ElYoussoufi et Marie-Hélènel’est encore plus. On évoque là une histoire d’amour en or. Une histoire d’amour restée impassible à l’exil et à l’éloignement. Existe-t-il de plus belle preuve d’amour que d’attendre sa moitié pendant plus de 20 ans ? Cet amour indéfectible caractérisaitle couple El Youssoufi. Et ces nombreusesannées n’ont fait que renforcer le lien qui les unissait.
La flamme s’est embrasée lorsque feu Abderrahmane El Youssoufiapassé le palier d’un couturier français nouvellement installé au boulevard Moulay Abdellah. En cette journée de 1947, Abderrahmane El Youssoufi ne s’attendait certainement pas à rencontrer l’amour de sa vie. Marie-Hélène non plus. Car l’histoire aurait été différente si le grand-père de Marie Hélène n’avait pas quitté sa Grèce natale, annexée à l’époque par les Turcs au début du 20ème siècle, pour s’installer à des centaines de kilomètres plus à l’ouest en région lyonnaise. Mais l’histoire, on ne la refait pas. On la raconte. La seule digression que nous nous accorderons, sera d’écrire que le hasard fait bien les choses. Comment peut-il en être autrement, quand on sait qu’a priori, le hasard,ou certainement le destin, a encore une fois réuni Marie-Hélène et Abderrahmane El Youssoufi lors d’une fête organisée par Ahmed Bennani, un commerçant de Casablanca. A cette occasion, Abderrahmane El Youssoufi n’avait pas hésité à se rapprocher de la famille de Marie-Hélène. Un premier pas lourd de sens à une époque où le conservatisme prédominait. Mais comme tout le monde sait, les histoires d’amour sont loin d’être un long fleuve tranquille.
Si les fiançailles des amoureux ont longtemps été retardées, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais que faire contre les années de plomb ? Une période noire pendant laquelle El Youssoufi fut emprisonné par deux fois, en 1959 puis en 1963, purgeant une peine de deux ans de prison. A sa libération, il n’eut d’autre choix que de s’exiler à Paris. Dans son malheur, il eut le bonheur de retrouver sa bien-aimée qui avait quitté le Maroc pour la France en 1965. Deux années plus tard, et plus de 20 années après leurs premières rencontres, Abderrahmane El Youssoufi et Marie Hélène se sont dit oui pour la vie à Paris. Pour cette belle romance, difficile de trouver meilleur endroit que la ville lumière et son romantisme mondialement connu. 
En 1980, feu Hassan II a engagé une sorte d’amnistie politique. C’était l’occasion rêvée pour Abderrahmane El Youssoufi et sa femme de retrouver le Maroc, un pays qu’il chérissait tant. Quelques années ont passé, et El Youssoufi a occupé le poste de secrétaire général de l’UNFP après la mort d'AbderrahimBouabid en 1992, avant d’enchaîner avec un quadriennaten tant que Premier ministre (1998-2002). Pendant ce temps, Marie Hélène, épouse aimante, sage, discrète et surtout compréhensive des devoirs de son mari envers le Royaume, s’est occupée des affaires du quotidien pour permettre à sa moitiéde se consacrer pleinement à sa tâche. Mais Marie Hélène était bien plus que cela. Elle n’était pas seulement une épouse, elle était, également, sa meilleure amie et sa confidente. Elle le soutenait sans faiblir, contre vents et marées tout en nouant une relation cousue de fil d’or avec la mère d’El Youssoufi. Unanimement saluée et reconnue pour sa modestie, Marie-Hélène a toujours préféré l’ombre à la lumière. Un trait de caractère qui en dit long sur la vie du couple El Youssoufi, toujours prompt à aider les plus démunis sans rien en attendre en retour.
Le 29 mai dernier, à la mort d’Abderrahmane El Youssoufi, Marie-Hélène a dignement versé quelques larmes au moment de l’enterrement. Dans l’expression de sa tristesse, on pouvait lire tout l’amour, le respect et l’affection qu’elle portait à son défunt mari. Ces larmes exprimaient aussi son profond chagrin et certainement une reconnaissance pour tout le bonheur partagé depuis le jour où Abderrahmane El Youssoufi a fait irruption dans sa vie, en entrant dans le magasin de couture de son père.
 


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