Après le scandale provoqué par les détournements à grande échelle de l’aide humanitaire internationale révélé par l’enquête de l’Office de lutte anti-fraude de l’Union européenne publié en début d’année et qui, dans son rapport accablant, pointait du doigt des responsables algériens et leurs protégés du Polisario, voilà qu’une nouvelle révélation de détournements non moins importants attise la colère des habitants des camps et notamment celui dit d’Esmara. Il s’agit, cette fois, de détournements de fonds destinés à l’approvisionnement en eau potable des camps. En effet, des informations faisant état de l’existence de fonds réservés par les donateurs internationaux à des projets d’alimentation des camps en eau potable, ont été divulguées. Selon ces informations, d’importants montants auraient été débloqués par les donateurs humanitaires pour la réalisation d’un programme dans ce sens, mais c’était compter sans la cupidité des dirigeants du Polisario gangrenés par la corruption et l’absence de sanctions.
Assoiffées et affamées, les habitants du camp Esmara près de Tindouf ont chassé des dirigeants du Polisario qui, devant la colère de ces populations, n’ont du le salut qu’à la célérité avec laquelle ils ont fui le camp où ils s’étaient rendus pour calmer les habitants accablés par une grave pénurie d’eau qui touche, particulièrement ce camp depuis plusieurs semaines. Ce camp où, en plus de la soif et des affrontements chroniques entre les populations et les milices du Polisario, un feu ravageur s’est déclaré causant d’importants dégâts matériels.
Rappelons que c’est dans ce camp que Mohamed Abdelaziz avait été pris à partie par des jeunes mécontents lors d’un prétendu congrès de la femme. Alors qu’il était sur le point d’en déclarer l’ouverture, l’assistance l’avait hué et poussé à s’enfuir. Il avait dû son salut qu’à l’intervention de miliciens de sa garde rapprochée.