
L'exécutif communautaire propose d'accepter l'entrée sur le sol de l'UE de 20.000 réfugiés supplémentaires et de les répartir entre les différents pays membres. Ce dispositif bénéficierait principalement aux réfugiés venant de Syrie et d'Erythrée.
Rome et Athènes demandent depuis des mois l'aide de l'UE pour tenter de mieux faire face à l'afflux de migrants sur leurs côtes en provenance notamment des pays africains et du Moyen-Orient touchés par des conflits.
L'Italie et la Grèce sont les deux principaux points d'entrée en Europe des migrants, dont 600.000 environ ont cherché refuge dans l'UE l'an dernier et dont plusieurs milliers ont péri en tentant de traverser la Méditerranée.
Mais un certain nombre de gouvernements ont exprimé, sans même attendre les propositions détaillées de la CE, leur opposition ou au moins leurs fortes réserves face à l'hypothèse d'une répartition de 24.000 demandeurs d'asile actuellement en Italie et de 16.000 en provenance de Grèce.
Rien n'assure donc que ces propositions recevront un soutien suffisant des gouvernements de l'UE pour assurer leur adoption.
La clé de répartition élaborée par la Commission est fondée sur la population, la situation économique et le taux de chômage de chaque pays. L'Allemagne devrait ainsi accueillir 22% des migrants pris en compte, soit environ 8.700, et la France 16,88%, soit 6.752 au total (4.051 venant d'Italie et 2.701 venant de Grèce).
Pour Paris, ces chiffres ne constituent qu'une base de discussion.
L'Allemagne, elle, a exprimé son soutien aux propositions de la Commission. "On peut négocier la répartition. Ce ne sera pas facile, mais la méthode est juste", a déclaré son ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
En Grande-Bretagne, le gouvernement de David Cameron a déjà annoncé qu'il ne s'associerait à aucun dispositif, ce que lui permettent les exemptions accordées au Royaume-Uni.
L'opposition est vive aussi en Europe centrale et orientale. "Les quotas obligatoires et la distribution de réfugiés sans prendre en compte leur volonté n'est pas une solution viable à la crise actuelle des migrants", a dit le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka.
Son homologue hongrois, Viktor Orban, a quant à lui estimé que le projet de Bruxelles était "à la limite de la démence".