
Depuis sa fondation en 1969, le Fespaco - devenu biennal en 1979 - s'est imposé à la fois comme la principale manifestation internationale pour les professionnels du 7e art africain et de sa diaspora, et comme une grande fête populaire. Mais plus encore qu'en 2017, le festival se tient cette année sous tension, avec la crainte d'une nouvelle attaque jihadiste. Les habitants de Ouagadougou restent marqués par trois attaques en trois ans contre la capitale, de 2016 à 2018, ayant fait au total près de 60 morts. Deux de ces attaques ont visé particulièrement des hôtels et restaurants fréquentés par des Occidentaux. Depuis qu'elles ont débuté il y a quatre ans, les attaques islamistes au Burkina sont d'intensité croissante. Depuis début décembre, une quinzaine ont été perpétrées, visant les régions du nord et de l'est du pays, tuant 80 personnes, civils et membres des forces de l'ordre. Ces dernières semblent impuissantes à enrayer ce déferlement de violences.
Soucieux de rassurer public et professionnels sur la sécurité de la seule manifestation de rayonnement mondial de ce pays sahélien très pauvre, le ministre burkinabè de la Culture, Abdoul Karim Sango, a assuré que "le gouvernement prendra toutes les dispositions" nécessaires.