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C’est là une preuve tangible que nous refusons la facilité», nous déclare Chafik Shimi. «Nous n’avons jamais songé à faire le tournage dans des appartements érigés en studios, pour la circonstance. C’est ainsi que nous avons passé un an à Midelt, à Sidi Hamza, puis à Titawin, où il n’y avait que des étendues de neige ou de pierraille, selon les saisons. Et nous avons pu malgré tout transformer ce paysage, en le travaillant de nos propres mains», précise-t-il.
« Chouk Essedra » qui relate les faits historiques de la résistance marocaine est à vrai dire une adaptation des « Misérables » de Victor Hugo. «A travers cette adaptation, je retrace un peu le parcours qui a mené à l’Indépendance du Maroc. Cela se passe entre 1933 et 1956. Période décisive, entre toutes, de l’Histoire de notre pays», explique le réalisateur. Et d’ajouter : «Bien évidemment, j’ai essayé de donner à ce roman, en l’adaptant, un cachet typiquement marocain. Mon Jean Valjean à moi n’est pas voleur de pain. Bien au contraire, il use de tous les moyens pour pouvoir en distribuer aux nécessiteux de Boughafer. Et c’est pour cela qu’il a été arrêté et condamné. De manière tout à fait paradoxale, puisqu’il aurait dû être complimenté pour son geste».
Selon le cinéaste, le choix des «Misérables » de Victor Hugo repose en effet sur le fait que ce roman relate une étape importante de l’Histoire de la France. Et ce d’une manière tout à fait romancée. «En adaptant cette œuvre, qui évoque donc l’Histoire de la France, j’ai tenté de présenter une étape de l’Histoire de notre pays, également, puisqu’il y a une certaine imbrication entre les deux. C’est donc une manière allusive d’aborder notre propre Histoire», dit-il.
Chafik Shimi a, par ailleurs, tenu à saluer les efforts de l’équipe technique pour cette production dramatique de premier plan, qui a bouclé le dernier épisode de la saison 1. « En dépit de cette situation regrettable, tous les corps de métiers ayant participé à cette série affichent leur fierté d’avoir pu réaliser ce travail, sans pour autant faire la moindre concession, sur le plan de la qualité»,
se félicite-t-il.
Il est à rappeler qu’en 1970, Chafik Shimi, alors âgé d’une vingtaine d’années, participait activement, aux côtés des Palestiniens, aux combats qui faisaient rage en Jordanie, lors du fameux Septembre noir.
Des années plus tard, on le retrouve à Paris, en tant qu’étudiant puis à Rabat en tant qu’enseignant de théâtre à l’université. Mais il ne tardera pas à rendre le tablier car il ne pouvait pas supporter une vie rangée. Il devait tout naturellement se consacrer à sa véritable vocation, celle d’artiste. Contre vents et marées.