
-
Driss Lachguar : Passerelle importante vers l’Afrique, la ville d’Agadir requiert un intérêt considérable
-
Le délai raisonnable pour statuer sur les affaires, un engagement constitutionnel en faveur des droits des justiciables
-
Mustafa El Ktiri : La récupération de Sidi Ifni, une étape majeure dans le processus de parachèvement de l’indépendance nationale
-
Débats entre experts dans la perspective de la tenue du 12ème Congrès de l’USFP
Une décision que les observateurs ont critiquée à juste raison. « Cela est aberrant. Ce département ministériel n’est pas tenu de dresser le bilan de la liberté de presse. Cette tâche incombe au SNPM, au CNDH ou aux associations des droits de l’Homme qui sont normalement habilités à faire de pareils bilans, d’avancer des propositions, de faire les constatations nécessaires et de dénoncer les éventuels abus et violations ».
En tout état de cause, le ministère de la Communication ne peut logiquement être juge et partie. Ceci d’autant plus que les responsabilités qu’il assume et son positionnement politique l’empêchent d’avoir l’objectivité nécessaire pour mener un tel travail. Son rapport en porte une trace indélébile. A titre d’exemple, il n’a traité que de la partie pleine du verre. Il a, dans ce sens, fait état de la préparation d’un « projet de loi complet comprenant des dispositions visant essentiellement à garantir la liberté dans la pratique journalistique, à renforcer le rôle de la justice en matière de protection de la liberté de presse, à appuyer la liberté de la presse électronique et à instituer le Conseil national de la presse en tant que mécanisme d’autorégulation démocratique de la profession ». Certes, il y a eu tout au long de l’année 2014 un débat fécond avec les opérateurs du secteur, les parlementaires et d’autres personnalités. Mais ce projet n’a pas encore vu le jour, et personne ne connaît avec précision les raisons du blocage actuel ni celles de la valse-hésitation gouvernementale.
L’autre exemple qui atteste du caractère orienté de son rapport a trait aux procès intentés à des journalistes. Durant l’année 2014, 30 affaires de délits de presse ont été tranchées par la justice dont 12 ont été classées, alors que cette dernière a rejeté une plainte et déclaré une autre irrecevable pour incompétence, selon ce rapport, qui précise qu’aucun jugement privatif de liberté n’a été prononcé à l’encontre des journalistes durant l’année dernière. Ce qui équivaut à passer, sciemment, sous silence un fait majeur survenu en 2014, à savoir la poursuite du directeur du site web d’information « Lakome », Ali Anouzla, non sur la base du Code de la presse ou du Code pénal, comme cela se faisait durant les années de plomb mais en se référant à la loi antiterroriste que le PJD auquel appartient Mustapha El Khalfi, a tant maudite et vilipendée lorsqu’il était dans l’opposition. Certes, le journaliste en question a été libéré par la suite sans avoir été formellement poursuivi, mais le fait d’avoir eu recours à la loi antiterroriste, constitue en soi une dérive liberticide et une très grave violation de la liberté de presse.