
Les avions de combat de la coalition arabe ont bombardé Jebel Noqom, une colline surplombant l'est de Sanaa, provoquant des explosions dans un quartier situé en contrebas où des habitants ont été touchés par des projectiles et des éclats provenant des déflagrations dans les dépôts, ont indiqué des témoins.
Des fragments sont tombés à cinq kilomètres à la ronde, provoquant un exode de la population qui a fui pour trouver refuge dans des quartiers plus sûrs, ont indiqué à l'AFP des habitants.
Jebel Noqom, important site militaire contrôlé par les rebelles chiites depuis la prise de la capitale en septembre dernier, a été bombardé à au moins deux reprises par la coalition, faisant à chaque fois de nombreuses victimes parmi les civils.
Le 12 mai, 69 personnes avaient péri dans des explosions provoquées par des raids, alors que de précédentes frappes aériennes contre des dépôts d'armes près de Sanaa avaient fait 38 morts le 21 avril. Dimanche un navire humanitaire chargé de vivres pour le Yémen a été visé par des tirs à son approche du port d'Aden (sud), a indiqué à l'AFP un responsable de l'administration provinciale.
Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a accusé les rebelles chiites, dits Houthis, qui occupent des quartiers d'Aden, d'avoir empêché le bateau d'accoster au port de la ville, contrôlé par des combattants pro-gouvernementaux.
"Les Houthis ont tiré des obus en direction d'un navire affrété par l'ONU et chargé de 7.000 tonnes de vivres, sans le toucher, alors qu'il était à un mille marin du port d'Aden", a déclaré le responsable.
"Le navire a été obligé de rebrousser chemin et se trouvait dans la nuit à quelque 5 à 8 milles marins d'Aden", a-t-il ajouté.
Selon lui, la cargaison venait de Djibouti, un pays utilisé par l'ONU comme un centre de transit de l'aide humanitaire internationale destinée au Yémen.
L'incident a été confirmé à l'AFP par un responsable du port, qui a indiqué que "les tirs des Houthis ont obligé le bateau à faire marche arrière alors qu'il s'approchait du port". Le responsable a accusé les Houthis d'"imposer un blocus alimentaire aux zones d'Aden sous contrôle de la résistance populaire", un collectif de forces hostiles aux rebelles.
Par ailleurs, à Mascate, favorisées par une médiation omanaise, des discussions étaient menées entre dirigeants de la rébellion chiite yéménite et une délégation américaine. Elles portaient sur les perspectives d'un règlement du conflit armé au Yémen, a déclaré dimanche à l'AFP le porte-parole du gouvernement en exil.