Néanmoins, il fut un temps où cette peau d’âne estampillée aux couleurs nationales valait son pesant d’or et ouvrait les portes des universités, écoles et instituts supérieurs tant nationaux qu’étrangers.
De nos jours, malheureusement, elle doit montrer patte blanche, pour ouvrir celle du moindre établissement public supérieur qui vaille la peine.
Toutes les écoles supérieures préfèrent désormais n’en accepter les titulaires qu’après les avoir passés sous les fourches caudines de concours aux critères aussi diversifiés qu’abscons.
Une manière pour elles de signifier qu’elles ne reconnaissent pas la valeur de ce sésame délivré par un ministère autre que celui sous la tutelle duquel elles sont placées. Une manière aussi de fermer la porte du savoir à des milliers de jeunes et de mettre en panne ce puissant ascenseur social que l’enseignement supérieur fut pour des milliers de jeunes issus des milieux défavorisés.
Une telle situation peut certes se révéler catastrophique pour la cohésion et la stabilité sociales du pays à plus ou moins long terme, mais il y a pire. A s’en tenir aux résultats officiels de l’actuelle cuvée du bac, 109.355 candidats en ont boudé les épreuves sans que le ministre de l’Education nationale ne s’en émeuve outre mesure, se contentant de se lamenter, en Conseil de gouvernement, de la publication de taux incorrects et imprécis par la presse.
Les taux, pas ceux qu’il veut nous voir reprendre, mais les vrais, les voici : 35,4 % des candidats ont désormais le bac en poche, 34,82 % sont en repêchage et 21,57 % ont brillé par leur absence le jour des examens. Pourquoi ? Par manque de confiance en eux ? Par manque de confiance en cette peau d’âne ? Par manque de confiance en l’avenir ? C’est à Rachid Belmokhtar et à ses équipes de nous donner la réponse. Sans lamentations, ni circonlocutions inutiles.