​Hassan Nraiss et Sahraoui Faquihi signent leurs derniers ouvrages


Mehdi Ouassat
Samedi 21 Février 2015

​Hassan Nraiss et Sahraoui Faquihi signent leurs derniers ouvrages
Le Syndicat national des professionnels du théâtre (SNPT) a organisé, jeudi dernier, dans le cadre du 21ème SIEL, une rencontre-signature de « Simplicité et grandeur », le nouveau livre du journaliste et critique de cinéma, Hassan Nraiss,  dédié au défunt Mohamed Bastaoui qui nous a quitté le 17 décembre 2014. Ce livre, dont les recettes de  vente seraient versées intégralement sur le compte de la famille Bastaoui, rassemble des dizaines de témoignages de penseurs, écrivains et artistes marocains sur cette figure emblématique du 7ème art national.  
La rencontre a été marquée par la participation de la veuve de Mohamed Bastaoui et de ses enfants en plus d’un panel de comédiens, artistes, intellectuels, acteurs associatifs ainsi que des représentants des autorités locales. Elle a également été l’occasion de revenir sur le parcours artistique du regretté qui incarnait à la fois la modestie, l’humour, la joie de vivre et la passion du jeu. L’évènement a aussi été marqué par la projection d’un film qui met en scène des moments forts du riche parcours artistique du regretté qui avait entamé sa carrière professionnelle à Khouribga avant que les portes du 7ème art ne s’ouvrent grandes ouvertes devant lui.
Plusieurs témoignages se sont succédé mettant en avant les qualités humaines et professionnelles de cet acteur-né ayant forgé sa carrière comme un orfèvre. Prenant la parole, à cette occasion, le comédien Mohamed Khouyi, qui était très proche du défunt, a mis en relief l’apport considérable de Bastaoui pour sa ville natale et pour tout le Maroc, tant sur les plans du théâtre et de la télévision que du cinéma, affirmant que la scène artistique marocaine a perdu une valeur sûre du théâtre national et un artiste militant. « Quant à moi j’ai perdu mon fidèle compagnon », a-t-il conclu. 
Abondant dans le même sens, le comédien Mohamed Choubi s’est félicité de l’édition de ce livre et de l’organisation d’une telle cérémonie qui se veut une reconnaissance par les amis et collègues du regretté  de sa contribution considérable à la scène artistique marocaine à plus d’un égard en tant que l’une des sommités du théâtre et du cinéma nationaux.
De même, les témoignages des membres de la famille de Bastaoui et de plusieurs autres artistes et comédiens ont rappelé que le regretté a débuté sa carrière en 1977 et s’est illustré dans plusieurs productions et œuvres au théâtre, à la télévision et au cinéma qui lui ont valu l’amour et le respect du public et de ses pairs ainsi que la reconnaissance des critiques. 
Natif de Khouribga en 1954, feu Bastaoui a débuté au théâtre avec successivement les troupes “Masrah Al Youm” et “Masrah Achams” pour que viennent ensuite les grands rôles au cinéma où il a exprimé toute l’étendue de son art. Il a joué sous la houlette de grands réalisateurs marocains tels Jilali Ferhati, Saad Chraïbi, Mohamed Asli, Daoud Aoulad Syad, Mohammed Ismaïl, Kamal Kamal, Mohamed Mouftakir ou encore Faouzi Bensaïdi.
 Dans le même contexte, l’écrivain Sahraoui Faquihi a, lui aussi, signé son dernier ouvrage « Incline-toi devant le maître Ahmed Boukmakh », un livre entièrement consacré à l’éminent pédagogue Ahmed Boukmakh, dont les manuels donnèrent à bien de Marocains le plaisir d’apprendre à lire et à écrire, au lendemain de l’Indépendance. 
«Ahmed Boukmakh est le premier pédagogue qui a pensé à écrire des manuels scolaires dédiés aux petits Marocains», explique Sahraoui Faquihi. «Malgré cela, il n’a jamais eu le mérite qui lui revenait ; il n’a jamais été reconnu ni invité à la télévision ou dans les médias. Aucune ruelle ne porte son nom, juste une école qui se trouve à Taza. Ce qui est très malheureux. J’ai donc écrit ce livre sur lui parce qu’il est mon premier instituteur et mon père spirituel», ajoute-t-il.  
Concernant la manière de réunir les informations sur Ahmed Boukmakh, l’auteur précise que cela n’a pas été facile d’autant plus qu’il existe très peu de documents sur l’homme. «J’ai dû recourir aux rares membres de sa famille qui ont accepté de m’aider. Je me suis également approché de l’un de ses anciens élèves qui m’a fourni toutes les informations dont j’avais besoin. Malheureusement, ce dernier est décédé avant que je termine mon travail», souligne-t-il.  
«Je suis étonné que  personne n’ait eu l’idée d’élaborer quelque chose sur cette personnalité. Mis à part une émission diffusée sur 2M, il n’y a rien sur lui», regrette l’auteur du livre. Et d’ajouter : « Presque toutes les générations qui sont venues après l’Indépendance sont issues de l’école de ce pédagogue. C’est-à-dire, qu’ils ont tous appris l’arabe à travers ses manuels scolaires». 
Selon Sahrouai Faquihi, Ahmed Boukmakh fut poète, metteur en scène, homme de théâtre et auteur de pièces  qu’il mettait en scène et représentait avec ses élèves. «Il fut également le premier à s’intéresser véritablement à la traduction: certains de ses textes sont même traduits de l’anglais et de l’espagnol. Et il a d’ailleurs, lui-même, reconnu que ce sont des textes traduits qui ont eu beaucoup plus de succès que dans les pays où ils ont été écrits», conclut l’auteur. 


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