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Il est important de rappeler que 63% des investisseurs institutionnels marocains sondés par BMCE Capital Global Research (BKGR) s’attendaient à une baisse du taux directeur. Ce scénario ne s’est toutefois pas concrétisé, puisque le Conseil de BAM a opté pour son maintien.
Rappelons également que la décision de la Banque centrale intervient après deux réductions consécutives du taux directeur décidées lors de sa première réunion trimestrielle de l'année en cours (18 mars 2025) et au terme de sa dernière session de l’année écoulée (17 décembre 2024).
Dans un communiqué publié à l’issue de sa deuxième réunion de l’année, tenue mardi 24 juin à Rabat, la Banque centrale a expliqué que sa décision tient compte de « l’évolution de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix à moyen terme, de la nette accélération de la croissance non agricole et de l’ancrage des anticipations ».
L’institution affirme qu’elle « continuera de suivre de près la transmission de ses baisses récentes de ce taux, notamment vers les conditions de financement des TPME, et de fonder ses décisions futures réunion par réunion sur la base des données les plus actualisées ».
Lors de cette session, le Conseil a annoncé qu’il a examiné et approuvé le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l’exercice 2024 et passé en revue le déroulement du déploiement du nouveau programme de soutien au financement bancaire de la TPE lancé en mars dernier et le projet de la charte dédiée à cette catégorie d’entreprises.
Le Conseil de BAM a par la suite analysé l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale et examiné les projections macroéconomiques à moyen terme de Bank Al-Maghrib.
Sur le plan international, le Conseil a noté le niveau exceptionnel d’incertitude, induit notamment par la nouvelle politique commerciale des Etats-Unis, les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ainsi que la guerre Israël-Iran.
Au niveau national, BAM fait état d’une nette accélération du rythme de l’activité dans les secteurs non agricoles qui devrait se poursuivre à moyen terme, à la faveur notamment de l’investissement dans les infrastructures, dans le cadre des efforts consentis par le Maroc pour l’atténuation de l’impact du changement climatique et pour la préparation de l’accueil d’événements internationaux d’envergure à l’horizon 2030.
Pour le Conseil, « cette amélioration notable de la croissance non agricole devrait soutenir la reprise tangible de l’emploi observée au cours des derniers trimestres ».
L’inflation a de son côté marqué un très net ralentissement au cours des derniers mois, passant de 2% en moyenne au premier trimestre de cette année à 0,7% en avril puis à 0,4% en mai, suite principalement à la décélération de la hausse des prix des produits alimentaires, en particulier ceux des « viandes fraîches».
Selon les projections de BAM, l’inflation terminerait l’année 2025 sur une moyenne autour de 1% avant de s’établir à 1,8% en 2026 et sa composante sous-jacente devrait connaître une évolution similaire.
La croissance économique à 4,6% en 2025 et 4,4% en 2026
Analysant les données des comptes nationaux annuels publiés par le Haut-Commissariat au plan (HCP), le Conseil note que la croissance économique a atteint, 3,8% en 2024 et prévoit une nette accélération cette année à 4,6%, puis 4,4% en 2026.
De l’avis de BAM, « la valeur ajoutée agricole augmenterait de 5% en 2025, tenant compte d’une récolte céréalière estimée par le Département de l’agriculture à 44 millions de quintaux (MQx), puis de 3,2% en 2026, sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de 50 MQx ».
A la faveur principalement d’une forte dynamique de l’investissement dans les infrastructures, le Conseil estime que la croissance des secteurs non agricoles avoisinerait 4,5% en 2025 et 2026.
Alain Bouithy