Cet événement, salué avec une immense joie par le peuple marocain dans toutes ses composantes, vient couronner un combat mené avec sagesse et persévérance par les Souverains du Royaume, notamment Feu Sa Majesté Hassan II, que Dieu ait son âme, et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie.
Une lecture historique : la continuité de l’unité nationale
L’histoire du Sahara marocain est indissociable de celle du Maroc tout entier. Depuis les dynasties almoravide et mérinide jusqu’à la dynastie alaouite, le Sahara a toujours fait partie intégrante de la géographie politique et spirituelle du Royaume. Les tribus sahraouies prêtaient allégeance au Sultan, reconnaissaient son autorité religieuse et politique, et bénéficiaient de la protection du Trône.
Sous le règne de la dynastie alaouite, cette allégeance prit une dimension institutionnelle. Les bay‘a (actes d’allégeance) des tribus du Sud témoignent de cette fidélité continue au Commandeur des Croyants. Ces documents historiques, conservés dans les archives royales, constituent une preuve irréfutable de la souveraineté marocaine sur le Sahara.
La colonisation et le découpage arbitraire du territoire par les puissances étrangères au XXᵉ siècle ont tenté de briser cette unité, mais la conscience nationale n’a jamais vacillé. L’appel historique du 6 novembre 1975, lancé par Feu Hassan II, résonne encore dans la mémoire collective. La Marche Verte, mouvement pacifique de près d’un demi-million de Marocains, fut l’expression la plus éclatante de l’union entre le Trône et le peuple.
Une lecture anthropologique : le Sahara, matrice de l’identité marocaine
Sur le plan anthropologique, la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara est aussi la reconnaissance de l’unité culturelle du Maroc dans sa diversité. Le Sahara est un espace où se croisent les racines amazighes, arabes et hassanies, toutes unies par la foi islamique et par l’attachement à la monarchie.
Les tribus sahraouies, profondément ancrées dans la culture hassanie, ont toujours entretenu des liens d’échanges, de commerce et de parenté avec le reste de la population du Royaume. Leurs coutumes, leur poésie, leur musique et leurs traditions spirituelles enrichissent le patrimoine national. Ce tissu socioculturel tisse une continuité que ni le colonialisme ni les séparatismes n’ont pu effacer.
L’allégeance au Roi, dans la culture sahraouie, n’est pas qu’un acte politique ; elle représente un lien spirituel et symbolique. Le Roi est perçu non seulement comme le chef de l’État, mais aussi comme Amir Al Mouminine, garant de la foi, de la justice et de la cohésion nationale. Cette dimension anthropologique explique pourquoi les Sahraouis, malgré les manipulations étrangères, sont restés attachés à leur marocanité.
Une lecture sociologique : la joie d’un peuple et la cohésion nationale retrouvée
L’annonce de la reconnaissance par les Nations Unies a généré une explosion de joie à travers l’ensemble des régions du Maroc. Des scènes de liesse ont été observées à Laâyoune, Dakhla, Casablanca, Rabat et dans toutes les villes du Royaume. Ce moment de fierté nationale a transcendé les classes sociales, les générations et les régions.
Sur le plan sociologique, cette joie collective illustre la force du sentiment national et la vitalité du modèle marocain d’unité dans la diversité. Elle démontre aussi le lien organique entre le Trône et le peuple, socle fondamental de la stabilité du Royaume.
Sous le règne de Feu Hassan II, le Maroc a su défendre sa cause avec intelligence et patience, préférant le dialogue et la diplomatie à la confrontation. Son héritier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a poursuivi cette voie avec une vision moderne, en lançant d’importants projets de développement dans les provinces du Sud : infrastructures, ports, universités, routes, hôpitaux, et zones économiques.
Cette politique de développement intégrée a transformé le Sahara marocain en un pôle d’attraction économique et culturel, symbolisant la victoire de la construction sur la division. Elle traduit une conception du pouvoir enracinée dans la légitimité historique et religieuse, mais orientée vers l’avenir et le bien-être des citoyens.
Une victoire diplomatique et symbolique
La reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Nations Unies ne relève pas du hasard. Elle est le fruit d’un long processus diplomatique, mené avec fermeté, cohérence et clairvoyance. Le Maroc a su convaincre la communauté internationale par la légitimité de sa cause, la solidité de ses institutions et la crédibilité de son projet d’autonomie interne sous souveraineté marocaine.
Cette victoire diplomatique est aussi une victoire morale et historique. Elle réhabilite la vérité d’un peuple et d’une mémoire. Elle rend justice à la patience de tout un Royaume et à la sagesse de ses dirigeants.
Un moment fondateur de la modernité marocaine
La reconnaissance par les Nations Unies de la marocanité du Sahara est bien plus qu’un événement politique ; c’est un moment fondateur de la modernité marocaine. Elle symbolise la victoire de la légitimité sur la manipulation, de la cohésion nationale sur la division, et du droit sur la fiction.
Aujourd’hui, le Maroc tout entier célèbre, dans la joie et la fierté, le triomphe d’une vérité historique portée depuis des siècles par ses Rois et son peuple.
Le Sahara est marocain par l’histoire, par la culture, par la foi et désormais, par la reconnaissance du monde.
Par Dr Zouhair Qamari
Chercheur en sociologie








