Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif rencontrera son homologue européenne, Catherine Ashton, à Bruxelles le 1er septembre pour reprendre le contact dans les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, ont indiqué dimanche les médias iraniens.
Mme Ashton mène les discussions avec l'Iran pour le compte du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine et Allemagne) afin de conclure un accord global qui devra garantir le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales.
Les deux diplomates vont discuter du mécanisme de la poursuite des négociations, a indiqué le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par l'agence officielle Irna.
L'Iran et le 5+1 ont conclu un accord intérimaire de six mois renouvelable, entré en application le 20 janvier. En juillet, les deux parties s'étaient donné quatre mois supplémentaires, jusqu'au 24 novembre, pour sceller un accord définitif.
Selon M. Araghchi, la prochaine session de discussions aura lieu à New York avant l'Assemblée générale des Nations unies, qui s'ouvre le 16 septembre, mais des entretiens bilatéraux sont auparavant prévus avec certains membres du 5+1.
Depuis janvier, les deux parties semblent avoir rapproché leurs positions sur certains points, mais le fossé reste grand sur la dimension du programme d'enrichissement d'uranium de Téhéran et le rythme de la levée des sanctions économiques internationales.
Les puissances occidentales et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire est purement civil.
Par ailleurs, l'Iran a inauguré une usine de production de dioxyde d'uranium à Ispahan (centre) utilisée pour la fabrication de combustibles pour les centrales nucléaires civiles, ont annoncé samedi les médias iraniens.
"L'inauguration de l'usine de production de dioxyde d'uranium enrichi à moins de 5% se situe dans le cadre de l'accord avec le groupe 5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), a déclaré Ali Akbar Salehi, le patron de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), cité par l'agence Irna.
"C'est un maillon du cycle du combustible nucléaire en particulier pour la centrale de Bouchehr", a-t-il ajouté.
"Dans le cadre de l'accord avec le groupe 5+1, entré en application en janvier, nous devions transformer une partie de l'uranium enrichi à moins de 5% en oxyde", a-t-il précisé.
L'accord intérimaire de Genève prévoit la suspension d'une partie des activités nucléaires de l'Iran contre la suspension partielle des sanctions internationales.
L'Iran et le groupe 5+1 ont décidé en juillet de prolonger de quatre mois l'accord intérimaire pour tenter d'aboutir à un accord global pour mettre fin à dix ans de crise.
L'inauguration de cette nouvelle usine intervient alors que l'Iran a déclaré vouloir augmenter par dix sa capacité d'enrichissement d'uranium d'ici huit ans afin de pouvoir produire le combustible nécessaire à la centrale de Bouchehr construite par les Russes. Moscou s'est engagé à fournir le combustible d'ici 2021.