
La faction la plus importante du groupe a cependant refusé de participer au congrès le jugeant «mal préparé».
Dans un communiqué publié au terme de trois jours de congrès à Aden, principale ville du Sud, le mouvement déclare «refuser de participer à la conférence du dialogue national» et propose un forum «sous supervision internationale, pour rétablir l’ex-Etat du (Yémen du) Sud», un pays souverain jusqu’en 1990.
Le dialogue national est prévu dans le cadre de l’accord sur une transition politique au Yémen après le départ de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, contraint de quitter le pouvoir en février dernier sous la pression de la rue.
Ce dialogue, appelé à élaborer une nouvelle Constitution et préparer des élections à la fin de la transition en février 2014, sera «convoqué à la mi-novembre et se poursuivra pendant six mois», a déclaré fin septembre le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Les autonomistes sudistes et les Zaïdites chiites, en rébellion dans le Nord depuis 2004 contre le pouvoir central de Sanaa, sont invités au dialogue. «Personne ne sera exclu du dialogue, qui sera ouvert à l’examen de toutes les questions concernant l’avenir du Yémen, en toute transparence et sans ligne rouge», a assuré le président Hadi. Alors que les rebelles zaïdites ont annoncé leur participation au dialogue, les sudistes restent divisés entre partisans d’une sécession du Sud et des autonomistes favorables à un système fédéral avec le Nord.
Dans son communiqué, le congrès d’Aden a souligné son «refus de tout projet de fédération ou de confédération, et de tout autre projet (...) consacrant l’occupation du Sud».
La faction la plus importante du Mouvement sudiste, celle de l’ancien vice-président Ali Salem al-Baïd, qui a boycotté le congrès, tiendra «avant la fin de l’année» son propre congrès avec d’autres groupes sudistes, a indiqué à l’AFP l’un de ses responsables, Qassem Askar.
Les sudistes ont tenté de reconquérir leur indépendance en 1994 mais leur soulèvement a été écrasé dans le sang. Ils se plaignent de discriminations des nordistes et affirment que leur région est négligée par le pouvoir central.