
L'ONG précise que ces décès sont le résultat d'exécutions sommaires et de bombardements dans le village de Bayda, bourg sunnite à la périphérie sud de Banias. La Coalition de l'opposition syrienne a dénoncé un "massacre à grande échelle", notamment de femmes et d'enfants, alors que l'armée et ses supplétifs ont "tué par balle, poignardé ou brûlé" leurs victimes, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources militaires et médicales.
En appelant à la Ligue arabe et aux Nations unies, l'opposition a accusé le régime de "crimes de guerre et de génocide", tandis que l'OSDH ajoutait que "des dizaines de civils de Bayda" étaient portés disparus. "On ne sait pas s'ils ont été arrêtés, tués ou s'ils ont fui", a précisé l'ONG.
De son côté, le régime a affirmé avoir tué des "terroristes" à Bayda et dans d'autres régions habitées par des sunnites, qui représentent 80% de la population et l'écrasante majorité des rebelles, désignés par le régime et ses médias par le terme de "terroristes". Plus de deux ans après le déclenchement en mars 2011 d'une révolte populaire devenue guerre civile émaillée d'affrontements confessionnels, les Etats-Unis, qui jusqu'ici n'apportaient qu'une aide humanitaire et "non létale" aux rebelles, n'écartent désormais plus la possibilité de leur fournir des armes.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel l'a toutefois affirmé jeudi du bout des lèvres, affirmant que "cela ne veut pas dire qu'on va ou veut le faire. Ce sont des options qui doivent être envisagées avec les partenaires, avec la communauté internationale". Son homologue britannique Philip Hammond a renchéri: "Nous n'avons à ce stade pas fourni d'armes aux rebelles, mais nous n'avons jamais dit que nous ne le ferons pas".
Interrogé sur les propos de son ministre, le président américain Barack Obama a affirmé envisager "toutes les options" notamment au moment où se multiplient les "signes d'effusion de sang et d'utilisation possible d'armes chimiques en Syrie".
Mais, a-t-il nuancé, "avant de prendre une décision, nous voulons nous assurer que cela améliorera réellement la situation plutôt que la rendre plus complexe et meurtrière". Sur le plan diplomatique et alors qu'aucune issue au conflit n'est en vue en raison des divisions internationales, la Russie et la Chine, grands alliés de Damas, bloquant toute résolution condamnant le régime, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe "songe" à démissionner, selon l'un de ses collaborateurs.