Si l’on ajoute à cela, la rivalité personnifiée entre Abdullah Gül, et ce, dernier, on comprend aisément que la tension montée d’un cran en ce début de semaine, soit à son summum. Mais, la vraie cause reste la même et ce depuis la nuit des temps ou plutôt depuis le début du siècle dernier. Elle est arménienne. Du côté de l’Hexagone, c’est un génocide perpétré par l’Empire Ottoman entre 1915 et 1917 de plus de 1,5 million de personnes, de l’autre et certainement au nom de la Realpolitik on n’avance qu’un demi-million de personnes mortes, des victimes collatérales de la Première Guerre mondiale.
Ce jeudi, l’Assemblée nationale française devrait examiner une proposition de loi, déposée par un député membre du parti présidentiel, l’UMP. Le texte réprimant la négation du génocide arménien devrait être aussi voté par les socialistes avant que le Sénat ne statue sur le sujet en janvier.
Du coup, la Turquie en réplique à la proposition de cette loi qui prévoit un an de prison et 45 000 euros d’amende en cas de négation d’un génocide reconnu par la loi, prévient que les relations bilatérales pourraient sérieusement en souffrir.
Aussi s’est-elle prise à menacer la France de représailles diplomatiques, économiques et culturelles si la proposition venait à être adoptée. Ankara rappellerait auquel cas, son ambassadeur et déclarerait persona non grata son homologue français en Turquie. Economiquement, ce sont près de 12 milliards d’euros d’échanges avec la France qui seraient menacés.
Par ailleurs, Ankara qui ne voit en ces manœuvres qu’un calcul purement électoraliste en ces temps de campagne à la présidentielle en France, visant à récupérer le vote de la communauté arménienne (quelque 500 000 Français sont d’origine arménienne).
La Turquie un membre de l’OTAN, depuis que l’Europe lui a opposé une fin de non-recevoir s’est, semble-t-il, recadrée, histoire et géographie obligent, vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en plus des rapprochements avec l’Iran, la Russie, etc.. Histoire de se dissocier un peu plus de l’idée d’une adhésion à l’U.E, elle y chercherait un leadership.
On le voit, grave est la crise entre Paris et Ankara.