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Violences urbaines en Angleterre : Retour à un calme précaire à Londres


AP
Vendredi 12 Août 2011

Violences urbaines en Angleterre : Retour à un calme précaire à Londres
 La "riposte" annoncée par le Premier ministre britannique semble avoir payé: le calme régnait jeudi matin à Londres et dans les autres grandes villes anglaises, après plusieurs jours d'émeutes et de pillages qui ont conduit les autorités à mobiliser des milliers de policiers en renfort dans les rues et à avertir les auteurs des violences que tous les moyens nécessaires seraient déployés pour rétablir l'ordre.  La situation restait cependant tendue, et le chef du gouvernement David Cameron, revenu précipitamment d'Italie en début de semaine, a rappelé les parlementaires pour une séance extraordinaire jeudi sur ces violences urbaines, les plus graves depuis les émeutes raciales des années 1980 au Royaume-Uni. A la lumière de ces scènes d'émeutes et de pillage qui inquiètent les Britanniques à un an des Jeux olympiques d'été à Londres, le leader conservateur devra sans doute faire face à des pressions croissantes pour réexaminer les coupes budgétaires concernant les effectifs de police. Selon un rapport diffusé le mois dernier, ces réductions doivent se traduire par 16.000 agents de moins d'ici à 2015. Le maire de Londres, le conservateur Boris Johnson, s'est prononcé contre ces coupes sur la BBC. Au cours de la nuit de mercredi à jeudi, un calme précaire a régné dans la majeure partie des quartiers de la capitale britannique, où un important dispositif policier était présent. La police a déclaré que des objets avaient été jetés sur les fonctionnaires dans le quartier d'Eltham, dans le sud de Londres, mais que les incidents avaient été réglés et qu'un groupe avait été dispersé.
Les autres villes où des déprédations ont été commises, dont Manchester, Birmingham et Liverpool, n'ont pas connu de troubles majeurs. Mais pour la première fois, des incidents mineurs ont été rapportés au Pays de Galles. La police a continué à procéder à des arrestations en lien avec les violences, le nombre des interpellations à Londres grimpant à 888 et celui des mises en accusation à 371. Au total, plus de 1.200 arrestations ont eu lieu en Angleterre, depuis le début des émeutes dans la capitale samedi. Jeudi matin, un responsable de la police londonienne a annoncé que des opérations dans plusieurs logements avaient été lancées au cours de la nuit à la suite des violences. Stephen Kavanagh a précisé que plus de 100 mandats d'arrêt seraient exécutés. Des procédures judiciaires visent les auteurs présumés de pillages, actes de vandalisme et vols, l'un des jeunes arrêtés n'étant âgé que de 11 ans. Alors que David Cameron a promis mercredi que les autorités ne laisseraient pas s'installer une "culture de la peur" dans les rues, les tensions sont montées à Birmingham, où une enquête pour meurtre a été ouverte après la mort de trois hommes tués par un chauffard qui a pris la fuite alors qu'ils patrouillaient dans les rues de leur quartier pour empêcher les déprédations. Selon des habitants, les victimes, issues de la communauté asiatique, étaient âgées entre 21 et 31 ans. Un responsable des forces de police, Chris Sims, a annoncé l'arrestation d'un homme soupçonné de meurtre dans le cadre de l'affaire, tout en lançant un appel au calme. Les troubles ont éclaté dans le quartier défavorisé de Tottenham, dans le nord de la capitale, au cours de la nuit de samedi à dimanche, à la suite d'une manifestation organisée deux jours après la mort d'un homme de 29 ans, Mark Duggan, père de quatre enfants, tué par balle par la police dans des circonstances controversées.
Les émeutes ont relancé le débat en Grande-Bretagne sur les mesures d'austérité du gouvernement, prévoyant une réduction de 80 milliards de livres (91 milliards d'euros) des dépenses publiques d'ici 2015 afin de réduire l'important déficit britannique. En raison des violences, le match de football amical prévu mercredi entre l'Angleterre et les Pays-Bas au stade de Wembley a été annulé. Les autorités sportives ont annoncé qu'elles étaient en discussions avec la police afin de déterminer si les premiers matches du championnat de Premier League pouvaient être maintenus ce week-end à Londres. 


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