
"Quelques personnes faisaient le tour de la ville hier avec des couteaux et des bâtons, sur les mobylettes. Il n'y a rien de tout ça aujourd'hui. Les forces de sécurité ont été déployées partout", a-t-il ajouté.
Des magasins étaient à nouveau ouverts jeudi et la ville paraissait calme, selon un journaliste de l'AFP.
Pendant deux jours, Lashio, capitale de l'Etat shan, a été le théâtre d'une nouvelle flambée de violences entre bouddhistes et musulmans, causant un mort et cinq blessés, selon un bilan du gouvernement.
Quelque 300 musulmans ont fui leurs habitations et se sont réfugiés dans un monastère de la ville, sous la protection de la police et de l'armée.
Win Ko, un vendeur de légumes de 32 ans, a déclaré que les six membres de sa famille, dont trois enfants, avaient été escortés vers ce bâtiment jeudi matin après la destruction de leur logement dans les violences.
"Ils ont attaqué tous les hommes musulmans qu'ils croisaient, avec des bâtons et des couteaux", a-t-il raconté à l'AFP. Sa famille s'est cachée chez un voisin d'origine chinoise lorsqu'elle a entendu la foule arriver dans la rue. Certains des attaquants portaient le vêtement des moines bouddhistes, a-t-il dit.
Selon lui, quelques-uns de ses voisins bouddhistes montraient aux émeutiers les maisons habitées par des musulmans dans ce quartier peuplé de plusieurs ethnies. "J'ai vu nos voisins musulmans, un couple de personnes âgées, battus lorsqu'ils tentaient de s'échapper avec leur voiture", a ajouté le jeune homme.
Un responsable des secours, Kyaw Kyaw Tun, a indiqué que des musulmans avaient été escortés jusqu'au monastère "pour éviter de nouveaux affrontements". Il n'a pas précisé ce qui avait été prévu pour la suite.