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Certains médias espagnols comme El Mundo ont affirmé que Pedro Sánchez abordera avec le président américain «une sortie négociée» à la crise diplomatique avec le Maroc déclenchée après l’hospitalisation du chef des séparatistes, Brahim Ghali, dans un hôpital espagnol sous une fausse identité et sans en aviser Rabat.
Ce qui laisse pantois, c’est qu’au lieu de consacrer entièrement son article à cette éventuelle rencontre, la journaliste de ce quotidien, Marisol Hernández, s’est permis une longue et sournoise digression sur les positions de l’Espagne et des Etats-Unis concernant la question du Sahara marocain. Dès les premières lignes, elle a donné le ton en affirmant que «la crise diplomatique avec le Maroc a une ligne rouge qui est le Sahara». Et d’ajouter que le gouvernement de Sánchez «n'envisage pas de céder à la pression de Rabat malgré le fait qu'il y a des voix en Espagne qui demandent de revoir cette position ». La journaliste a encore précisé que «deux sources de l’exécutif lui ont assuré que s’il (le Maroc) parvient finalement à annexer ce territoire, sa prochaine étape sera Sebta et Mellilia » , en rappelant la déclaration dans laquelle le chef du gouvernement, SaadDine El Otmani, a souligné, en décembre 2020, que «le jour viendra où nous allons rouvrir la question de Sebta et Mellilia, des territoires marocains comme le Sahara». El Mundo reconnaît que le gouvernement espagnol avait manigancé pour pousser les Etats-Unis à revenir sur la décision deTrump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara.«Des sources gouvernementales confirment que les contacts sur le Sahara ont eu lieu et que l'exécutif a fait passer le message selon lequel ce conflit doit passer parles Nations unies qui doivent encore désigner un représentant de la MINURSO.
L'Espagne n'a passeulement vu un changement dans la position américaine, mais elle a aussi vu une tentative de contenir le Maroc», a souligné la journaliste avant de préciser que la rencontre entreBiden et Sánchez n’est en principe qu’«une occasion de se connaître personnellement.Il n'y a aucune confirmation qu'ils vont parler du Sahara». Poursa part, le portail espagnol ElConfidencial a également affirmé que «le président Pedro Sánchez tiendra une brève réunion avec Biden ce lundi enmarge du sommet de l'OTAN qui se tiendra à Bruxelles»,soulignant que si la durée des entretiens le permet, le chef de l’exécutif espagnol pourrait requérir l’implication des Etats-Unis dans la résolution de la crise avec Rabat. Cette rencontre entre Biden et Sánchez à Bruxelles suscite l’euphorie à Madrid surtout que le président américain n’a pas daigné «appeler Sánchez depuis son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier», alors qu’il avait prislangue avec d’autres chefs d'Etat ou de gouvernement européens comme ceux du RoyaumeUni, d'Allemagne, de France et d'Irlande. Par ailleurs, l’article d’El Confidencial a également souligné que la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a eu vendredi un entretien téléphonique avec son homologue américain, Antony Blinken, lui rappelant sournoisement que «la décision prise par l'ancien président républicain, Donald Trump, avait eu des conséquences sur l'Espagne, provoquant une crise avec son voisin marocain».En d’autres termes, pour désamorcer la crise actuelle entre Rabat et Madrid, il faudrait, selon sa logique biscornue, que les Etats-Unis reviennent sur la décision de Trump.
L’argument de la ministre espagnole est fallacieux, car même avant le déclenchement de la crise actuelle, elle avait mené une campagne rageuse contre la décision de Trump. A titre d’exemple, Arancha González Laya a déclaré quelques jours après la reconnaissance de la marocanité du Sahara par Donald Trump, que «la solution au problème du Sahara ne dépend pas de la volonté ou de l’action unilatérale d’un pays, quelle que soit sa taille, mais son centre de gravité est à l’ONU». En fait, la crise entre Rabat et Madrid n’est pas liée à la décision américaine souveraine. Ce sont essentiellement les manœuvres, les positions hostiles au Maroc et les agissements irresponsables du gouvernement espagnol qui l’ont déclenchée.
Mourad Tabet