
A Rome, l’opération lancée dès l’aube a permis de donner «un coup mortel à la cellule mafieuse opérant depuis des années dans la capitale», affirme la police dans un communiqué.
Elle a visé 51 personnes qui menaient des «activités illicites» tant dans la capitale-même que sur le littoral du Latium, c’est-à-dire la région d’Ostie, a précisé à l’AFP un porte-parole de la police, Mario Viola.
Trafic de drogue, usure, extorsion de commerçants, contrôle du marché des machines à sous, infiltration dans les appareils administratifs pour l’octroi de logements sociaux, et contrôle d’activités balnéaires sur les plages d’Ostie.... La palette des activités de ces clans était vaste.
Une «longue enquête» a permis «pour la première fois de fournir les éléments au Parquet pour identifier une association de type mafieux dans la capitale», selon la police.
Les enquêteurs ont ainsi pu suivre «toutes les étapes criminelles de l’organisation mafieuse» : de l’entrée d’un nouvel impétrant aux accords entre chefs pour la répartition du territoire, en passant par les différentes réunions pour régler les problèmes nés de la gestion du territoire. Mais aussi la planification d’homicides «nécessaires pour garantir et maintenir la suprématie» sur certaines activités.
L’opération ne s’est pas limitée aux frontières nationales. Un des chefs historiques de la famille Triassi, Vincenzo, a été arrêté avec sa femme en Espagne sur l’île de Tenerife et conduit dans une prison espagnole. Deux autres ont été arrêtés à Barcelone.
La seconde opération, «totalement distincte», a visé 65 personnes à Lamezia Terme, dans la région de Catanzaro, en Calabre. Parmi elles, «des entrepreneurs, des politiciens et des avocats», a indiqué Mario Viola, ainsi que des médecins et des personnels de l’administration pénitentiaire.
Ces deux opérations ont été menées au lendemain de la nomination d’un nouveau procureur national anti-mafia, Franco Roberti, 65 ans, jusqu’ici chef du Parquet de Salerno, dans la région de Naples. Il remplace à ce poste l’actuel président du Sénat Pietro Grasso, qui s’était lancé en politique en janvier.