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Quels sont, selon vous, les principaux enseignements à retenir d’une course présidentielle américaine aussi tendue que serrée ?
La polarisation de l’électorat est extrême, mais la victoire de Biden est finalement claire. Il a remporté le vote populaire par plus de 4 millions et le collège électoral par une large marge (bien que les résultats en Géorgie et en Caroline du Nord ne sont pas encore annoncés). Le président Donald Trump refuse toujours de céder, tandis que le président élu Joe Biden a déjà lancé son plan de transition pour enrayer la pandémie et s’attaquer aux défis économiques.
Comment voyez-vous la dynamique à venir à Washington ?
Biden prêtera serment en janvier, que Trump concède sa défaite ou non, car les recours judiciaires sont certainement voués à l’échec en l’absence de preuves matérielles de fraude. Cependant, la transition sera plus compliquée vu le manque de collaboration. Plus important encore, Trump sape la confiance de ses partisans dans les élections et les institutions en soutenant que l’élection a été volée. Sa position pourrait également être un signe qu’il a l’intention de jouer un rôle d’obstruction en tant que chef de facto de la base républicaine même quand il aura quitté la présidence. Les implications pour le mandat de Biden et, en fait, pour la cohésion du parti républicain pourraient se révéler importantes -rendant tous les aspects de la gouvernance américaine plus compliqués. Il s’avère difficile à l’heure actuelle de prédire comment va évoluer la situation.
En politique étrangère, est-ce que vous vous attendez à des divergences de fond entre les administrations Trump et Biden?
Oui. Biden cherchera à revigorer les alliances avec l’Europe et le Japon, à revenir à une position de soutien des institutions multilatérales, à réduire les tensions commerciales, à rejoindre l’Accord de Paris, etc. Il sera intransigeant avec la Chine - considéré comme le principal rival géopolitique des Etats-Unis - mais il ne voudra pas traiter la Chine comme un ennemi. Il considérera plutôt la Chine comme un concurrent avec lequel des accords peuvent être conclus, voire doivent l’être. Biden est un réaliste et il comprend que la Chine ne disparaîtra pas. Il tentera de conclure un accord avec l’Iran et - tout en soutenant Israël et le processus de paix avec les pays arabes que Trump a promu - il adoptera une position davantage à équidistance sur le conflit israélo-palestinien.
Enfin, l’étroite relation entre le Maroc et les Etats-Unis s’étend à tous les niveaux, de l’économie au social en passant par la culture. Comment voyez-vous les perspectives de ce partenariat sous l’administration Biden ?
Je n’anticipe pas de changement significatif dans les relations américano-marocaines qui continueront d’être cordiales et mutuellement bénéfiques sous Biden. Les Etats-Unis considèrent le Maroc comme un exemple de politiques modérées, et un pays stable dans une région instable, qui progresse vers des institutions pluralistes et représentatives.
L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Maroc est un pilier important de la relation, mais jusqu’à présent, ses résultats restent en deçà des attentes. La nouvelle administration offre une occasion propice aux deux parties de repenser la manière dont leur partenariat commercial peut être rendu plus productif. Cela aiderait le Maroc à consolider son amitié avec les Etats-Unis.
Il convient également de noter qu’en développant sa présence commerciale aux Etats-Unis, le Maroc réduirait sa dépendance excessive vis-à-vis des marchés européens qui - il faut le reconnaître - accusent le rythme de croissance le plus lent dans le monde.
La polarisation de l’électorat est extrême, mais la victoire de Biden est finalement claire. Il a remporté le vote populaire par plus de 4 millions et le collège électoral par une large marge (bien que les résultats en Géorgie et en Caroline du Nord ne sont pas encore annoncés). Le président Donald Trump refuse toujours de céder, tandis que le président élu Joe Biden a déjà lancé son plan de transition pour enrayer la pandémie et s’attaquer aux défis économiques.
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Oui. Biden cherchera à revigorer les alliances avec l’Europe et le Japon, à revenir à une position de soutien des institutions multilatérales, à réduire les tensions commerciales, à rejoindre l’Accord de Paris, etc. Il sera intransigeant avec la Chine - considéré comme le principal rival géopolitique des Etats-Unis - mais il ne voudra pas traiter la Chine comme un ennemi. Il considérera plutôt la Chine comme un concurrent avec lequel des accords peuvent être conclus, voire doivent l’être. Biden est un réaliste et il comprend que la Chine ne disparaîtra pas. Il tentera de conclure un accord avec l’Iran et - tout en soutenant Israël et le processus de paix avec les pays arabes que Trump a promu - il adoptera une position davantage à équidistance sur le conflit israélo-palestinien.
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Il convient également de noter qu’en développant sa présence commerciale aux Etats-Unis, le Maroc réduirait sa dépendance excessive vis-à-vis des marchés européens qui - il faut le reconnaître - accusent le rythme de croissance le plus lent dans le monde.