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«Le Maroc est le pays de la diversité. L’Amazigh côtoie le Sahraoui voire le juif. Une vraie spécificité qui fait de lui un pays bien intégré». C’est le constat fait par Ahmed Zahi, membre du Conseil national du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM). Mais cette diversité culturelle n’a jamais fait l’objet d’une véritable réflexion, a-t-il ajouté. Et de rappeler à ce propos que Farida Chahid, experte internationale, dans un rapport sur la diversité culturelle au Maroc, s’est dite vivement inquiète du fait que le royaume n’a pas encore adopté une stratégie dans ce sens. «Actuellement, de par la Constitution qui a reconnu l’amazigh comme langue officielle aux côtés de l’arabe, nous sommes tenus d’adopter une politique officielle à même de gérer la diversité culturelle. Il faut que le Maroc marche sur ses deux pieds : l’arabe et l’amazigh comme aimait à le dire un militant usfpéiste », n’a-t-il pas manqué de préciser. Il va sans dire que les autres composantes de la culture, comme le hassani, devraient également entrer en ligne de compte.
Accorder plus d’intérêt à la diversité culturelle crée une certaine dynamique au sein de la société et exclure l’autre débouche indéniablement sur des dysfonctionnements. M. Zahi a d’autre part indiqué qu’il faudra également établir des concepts tenant compte de la diversité culturelle. A cet effet, n’est-il pas plus logique de parler du Grand Maghreb en lieu et place du Maghreb arabe ? C’est un espace multiculturel.
Abderrahmane El Amrani, membre du Conseil national de l’USFP, de son côté, s’est posé la question de savoir quelle est la relation qui lie la diversité et l’égalité à la démocratie. Il fait référence à ce penseur socialiste italien qui a indiqué que si le libéralisme c’est la passion pour la liberté, le socialisme c’est la passion pour l’égalité.
«La démocratie en politique va à l’encontre du discours unique, de la langue unique, de tout ce qui ne reconnaît pas la pluralité ou la diversité. C’est ce qui a caractérisé les tenants du centralisme dans les régimes fascistes», a encore souligné M. El Amrani. Et pour mieux illustrer ses propos concernant la diversité au cœur de l’idéologie politique contemporaine, il a évoqué, entre autres, John Rawls, figure de proue de la philosophie politique. Ce dernier se demande comment des personnes différentes de par leurs principes idéologiques, leurs convictions religieuses, leurs origines ethniques …arrivent à coexister dans une société démocratique. Il a cité, par ailleurs, Alain Touraine, sociologue français, pour qui les mouvements sociaux traduisent un besoin accru de diversité au sein des franges de la société.
Profession oblige, Mounia Belafia, vice-présidente du Conseil du genre à la Fédération internationale des journalistes, s’est penchée sur le fait de savoir à quel point les médias répondent au principe de l’égalité et de la diversité. Ce n’est guère satisfaisant. «Les conditions de vie de la femme marocaine sont actuellement fort précaires. Le meilleur exemple qu’on puisse en donner, c’est sa représentativité au sein du gouvernement». Et puis elle se retrouve toujours confinée dans des rôles déterminés. Et d’ajouter que c’est une lapalissade que d’affirmer qu’il y a une forte prédominance des hommes au détriment des femmes dans les médias publics. Par ailleurs, il faut souligner que les médias ne revoient pas l’image de l’ensemble des hommes et des femmes. Le Maroc ne se réduit pas aux seules grandes villes comme Casa et Rabat. D’autres régions demeurent marginalisées, a-t-elle avancé. Mais en fait, quelle image les médias devraient-ils renvoyer ? se demande Mme Belafia. Juste une image équilibrée et respectueuse de l’égalité entre les sexes et des droits de l’Homme en général.
Par ailleurs, Mme Belafia a souligné qu’aujourd’hui le discours dominant est celui qui parle d’identité marocaine. «Moi, j’estime que nous sommes le produit d’un mélange de plusieurs identités. Mais à quel moment l’identité transcende-t-elle les identités ? En cas de danger ou de dominance. C’est le cas actuellement avec la dominance de l’identité islamique. Il faut tirer la sonnette d’alarme», a-t-elle conclu.