
Outre les décès -ceux de quatre hommes et de deux femmes de 19 à 82 ans -, neuf personnes sont grièvement blessées, dont deux pour lesquelles le pronostic vital est engagé.
Les autopsies, destinées à identifier les voyageurs tués lors du déraillement du train Paris-Limoges vendredi après-midi à Brétigny-sur-Orge, ont débuté samedi.
En hommage aux victimes, une minute de silence a été observée à midi dans toutes les gares de France.
Au lendemain du choc né de la vision des scènes d’horreur rapportées par les voyageurs et les témoins, vient le temps des premières explications de la compagnie nationale ferroviaire SNCF, qui privilégie la thèse de la défaillance d’une pièce d’acier de dix kilogrammes dans le système d’aiguillage. Elle aurait empêché le passage normal des roues du train et aurait provoqué son déraillement.
La SNCF a annoncé le contrôle des 5.000 pièces semblables de son réseau. «La désolidarisation de cette éclisse du rail est l’objet même» des enquêtes judiciaire et techniques en cours, a déclaré le patron de la SNCF, Guillaume Pepy.
Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a dénoncé l’obsolescence des infrastructures ferroviaires françaises : «Le constat est sévère, avec une dégradation ces dernières années faute de moyens consacrés aux lignes classiques».
L’aiguillage en cause a pourtant fait l’objet d’un contrôle de sécurité le 4 juillet, selon la SNCF. Et une demi-heure avant la catastrophe, un autre train est passé à cet endroit sans qu’aucune anomalie ne soit relevée. Quant aux wagons et à la locomotive, ils étaient «à jour de toute vérification».
Les autres pistes semblent s’éloigner, notamment celle d’une fragilisation de la structure liée à des travaux récents dans la zone et surtout celle de l’erreur humaine. Le train, qui transportait 385 voyageurs, roulait à 137 km/heure, soit sous les 150 km/h autorisés à cet endroit.