-
L’intelligence artificielle et la démocratie participative au cœur du nouveau numéro de la REIEJP
-
Pr Mohamed Knidiri : Le FNAP est l’affirmation de notre identité, de notre culture et de la force de leur profondeur historique
-
1ère édition des Rencontres méditerranéennes de Tanger
-
Sous les étoiles de la Tanger Fashion week : Luke Evans, Chopard, Vivienne Westwood, une nuit étincelante pour la Fondation Lalla Asmaa
Leila Cherkaoui est, sans conteste, l’une des révélations de la scène des arts plastiques ces dernières années. Ses sorties ont toujours été saluées tant elles apportent un souffle nouveau à la création plastique au Maroc et font montre d’une approche aussi profonde que consistante de l’acte de peindre. Sa démarche en dit long sur sa conception de l’espace, du support et des différents éléments qui concourent à la réussite d’un travail pour lui donner une valeur indéniable. Pour en arriver là, Leila Cherkaoui a dû, en effet, approcher plusieurs écoles et tendances sans vraiment les adopter. Certes elle a dû intérioriser tout ce qu’elle a rencontré, mais lorsqu’il s’agit de se projeter et de s’exprimer, elle prend aussitôt du recul pour marquer sa propre personnalité et donner une empreinte singulière à son travail. Leila Cherkaoui a sans le savoir, ni le vouloir, parcouru beaucoup de chemin en peu de temps. En quelques années, en effet, elle a réussi à s’imposer parmi l’élite de la scène plastique et à devenir l’une des artistes les plus convoitées par les lieux d’exposition. L’œuvre de Leila Cherkaoui se caractérise par un équilibre étonnant entre les éléments constituants, ce qui donne une idée sur le souci de cette artiste à respecter les règles élémentaires même quand le travail n’est pas une figuration et que la liberté d’action est, donc, acquise. D’aucuns trouveraient qu’un certain excès marque le choix des thèmes en ce sens qu’on remarque une prédominance des arcades et de certaines couleurs. Mais, s’agit-il vraiment d’arcades? Ce n’est pas sûr. Les ménades d’une mémoire riche et généreuse, la canalisation d’une énergie débordante, la recherche d’un bonheur enfui, c’est tout cela à la fois. Aussi, l’œuvre de Leila Cherkaoui laisse-t-elle se dégager un air de soufisme et de spiritualisme qui s’insinue entre les arcades et les couleurs. Le blanc, forcément dominant, s’explique par cette quête latente de sérénité et de repos de l’esprit. C’est ce qui explique, par ailleurs, sa recherche ininterrompue du ressourcement qu’elle va trouver dans les médinas et anciens quartiers. A cet égard, même si l’œuvre de Leila Cherkaoui est récente, elle n’en est pas moins profonde, d’où sa grande force.
Leila Cherkaoui se fraye un chemin un peu particulier en ce sens qu’elle se trouve tout à coup face à un éclairage qu’elle n’a pas forcément cherché mais que son travail a attiré. Un éclairage dicté par la valeur d’une œuvre qui puise sa force dans un ressourcement continu. Elle peint ce qu’elle ressent, comme l’a souligné Abdelkader Mana, sociologue et anthropologue. Pour lui, elle exprime ce qui est enfoui en elle (...) Il y a un côté soufi dans ses peintures, dans ces anciennes bâtisses où la lumière descend d’en haut. Son art “fragmentaire et inachevé” est une quête inquiète vers la perfection du geste et la plénitude intérieure. Tantôt, elle voit les scènes en couleurs, tantôt, en noir et blanc. Dans le travail de Leila, estime Abdelkader Mana, le noir et le blanc restent dominants puisqu’ils représentent toutes les couleurs, après épuration.
L’artiste peintre Leila Cherkaoui présente quelques toiles du 13 janvier au 12 février 2011 à la galerie de l’Institut français de Rabat.